GREVEParis: Après les taxis, au tour des chauffeurs des plateformes VTC de manifester

Paris: Après les taxis, au tour des chauffeurs des plateformes VTC de manifester

GREVEIls estiment avoir été sacrifiés en « gage de paix social » lors de l’accord trouver la semaine dernière entre le gouvernement et les chauffeurs de taxis…
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Des chauffeurs, spécialisé dans les transports collectifs, et travaillant avec les plateformes de réservation de voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) manifestaient mercredi à Paris, estimant avoir été sacrifiés en «gage de paix sociale» aux taxis.

Sur fond de slogans «J’envoie vallser ton plan social», «Valls = G7» (compagnie parisienne de taxis), plus de 250 voitures se sont rassemblées peu après 11h, bloquant le boulevard du Montparnasse, dans le sud de la capitale, a constaté un journaliste de l’AFP. Un cortège devait ensuite rejoindre les Invalides.

« Nous sommes en deuil »

Cette mobilisation a lieu une semaine après que le gouvernement, en butte à un énième mouvement de colère des taxis, a annoncé des mesures pour lutter contre l’utilisation détournée des licences de chauffeurs LOTI (transports collectifs à la demande) par les plateformes VTC.

«Ça va être une marche silencieuse, parce que nous sommes en deuil», selon Joseph François, président de l’association Alternative mobilité transport (AMT), à l’origine du mot d’ordre qui ne fait pas l’unanimité dans la profession. L’AMT regroupe une dizaine de sociétés LOTI (transports collectifs à la demande), soit un millier de salariés, dont les conducteurs ne peuvent en théorie transporter moins de deux passagers.

Le secrétaire d’Etat aux Transports a envoyé vendredi des mises en demeure à une vingtaine de ces plateformes (Uber, SnapCar, Chauffeur-Privé, etc.) pour leur rappeler que les licences LOTI, jusqu’ici plus faciles à obtenir que les cartes de chauffeur VTC, s’appliquent au transport collectif et non particulier.

« Toute une économie derrière »

A quelques heures de la manifestation et après un mois de vide juridique, le gouvernement a cependant précisé au Journal officiel mercredi les conditions d’accès à la profession de chauffeur de VTC. Remplaçant la formation de 250 heures qui avait cours jusqu’à fin 2015, cet examen de 110 questions à choix multiples, dont les sessions seront organisées tous les quinze jours après une formation théorique de sept heures, pourrait donner une porte de sortie aux chauffeurs LOTI. Ces derniers craignent de ne plus pouvoir du tout utiliser les plateformes, et ces entreprises disent d’ailleurs soutenir leur mouvement.

"On estime à 10.000 à peu près le nombre de personnes, de chauffeurs professionnels qui paient des charges dans des sociétés et qui pour certains emploient des chauffeurs, qui travaillent en France dans le métier du transport de personnes, a relevé mardi Pierre-Dimitri Gore-Coty, directeur général d’Uber pour l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient. On est en train de dire [à ces personnes], finalement vous n’avez plus le droit d’utiliser des plateformes numériques. »

Les plateformes de VTC soutiennent largement ce mouvement. Uber, mais aussi SnapCar. « On a informé nos chauffeurs (de la mobilisation) et on leur a dit que ce serait très bien s’ils pouvaient y participer«, indique ainsi Yves Weisselberger, PDG de SnapCar. Ce dernier estime qu’»il n’est pas nécessairement illégal d’utiliser ces chauffeurs«. SnapCar recourt à »15-20 %" de LOTI, mais sur l’ensemble du secteur ce serait plutôt un tiers, confie-t-il.