L'un des policiers qui a tué Mesrine raconte l'opération
POLICE•Le bandit Jacques Mesrine est mort sous les balles de la police le 2 novembre 1979...N.Beu. avec AFP
L’un des policiers ayant tué l’ex-ennemi public numéro un Jacques Mesrine, dont les identités étaient jusque-là un secret bien gardé, se dévoile dans un livre et assure lui avoir tiré une balle dans la tête.
Jean-Louis Fiamenghi, un ancien super-flic qui a notamment dirigé le Raid, raconte dans Au cœur de l’action, publié cette semaine chez Mareuil Editions, la traque et les derniers instants de Mesrine, le 2 novembre 1979. Fiamenghi, « Fiam » pour les intimes ou « Bébel » pour sa ressemblance avec l’acteur Jean-Paul Belmondo, se trouvait dans le camion bâché de la police qui pistait le truand. C’est de là que sont partis les coups de feu le tuant net alors qu’il était, armé, au volant d’une voiture à la porte de Clignancourt (nord de Paris).
Légitime défense
Jusqu’à présent, les identités des policiers n’avaient jamais été divulguées à la demande notamment du « tombeur » de Mesrine, qui était à leur tête, l’ancien grand policier Robert Broussard. « C’était lui ou moi, lui ou nous », écrit « Fiam » pour défendre la thèse policière de la légitime défense, battue en brèche, en vain, par la famille de Jacques Mesrine qui avait saisi la justice à plusieurs reprises. Celle-ci a conforté la police.
« Une douzaine de juges [d’instruction] se succéderont pour obtenir nos identités » et les entendre, écrit l’ancien grand flic en évoquant ces procédures. La hiérarchie et Broussard ont « tenu bon » pour ne pas compromettre leurs carrières, selon lui, « alors que nous n’avons fait que réagir en état de légitime défense » dans une « affaire de banditisme », pas « d’Etat ».
Fiamenghi assure d’autre part que c’est une balle de 9mm, dont seule son arme était dotée, qui a atteint Mesrine en pleine tête. Il livre une photo inédite des policiers auteurs des tirs. Seul son visage n’est pas flouté tout comme celui, connu, du chauffeur du camion, l’ex-super préfet Christian Lambert. « Fiam » a terminé sa carrière comme préfet et, en retraite, est le monsieur Sécurité du groupe Véolia.