Attentat déjoué à Bruxelles: Les «Kamikaze riders», un club de motards dans le collimateur de la police
TERRORISME•Ce club de passionnés de moto est cité dans plusieurs affaires liées à la mouvance djihadiste...L.C.
Les « Kamikaze Riders » ont-ils un lien avec les menaces d’attaques terroristes en Belgique ? Les deux hommes soupçonnés de préparer un attentat à Bruxelles étaient, selon les médias belges, tous deux membres de ce club bruxellois de motards dans le viseur des autorités belges. Ce n’est pas la première fois que ce gang d’amateurs de moto est cité dans des affaires de djihadisme. 20 Minutes fait le point.
Cité dans le dossier Sharia4Belgium
Selon plusieurs médias belges, les « Kamikaze Riders » se font remarquer pour leur conduite audacieuse sur la voie publique. Mais pas seulement. Le quotidien belge La Dernière Heure a rappelé que le nom des « Kamikaze Riders » avait été cité dans le dossier du groupuscule islamiste Sharia4Belgium.
Un des anciens leaders du club de motards était Abdelouafi Elouassaki. Cet homme décédé en 2013 avait deux frères, Houssien et Hakim, tous deux partis se battre en Syrie et associés à Sharia4Belgium. Abdelouafi Elouassaki, surnommé « Kawaz », avait d’ailleurs été interpellé au printemps 2013 par la police belge dans le cadre de cette enquête.
Saïd S. et Mohamed K., arrêtés lundi par la police belge et soupçonnés d’avoir fomenté un attentat à Bruxelles, étaient aussi membre des « Kamikaze Riders ». Saïd S. était aussi connu pour être un prédicateur salafiste, selon la presse belge, et il avait des liens avec la famille Elouassaki.
« Saïd Souati avait été cité dans le dossier #Sharia4Belgium et considéré extrémiste radical et prédicateur salafiste https ://t.co/aZAq6wgzfI — lalibre.be (@lalibrebe) December 30, 2015 »
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Une centaine de membres à travers la Belgique
Pour autant, ni la page Facebook du groupe, dont l'emblème est un samouraï rouge, ni la majorité des vidéos concernant les « Kamikaze Riders », ne relaient des contenus liés au djihadisme ou à l'Etat islamique.
«Les Kamikaze Riders est un groupe ouvert, composé de membres issus de l’immigration, mais aussi de Belges. Le club ne peut donc par définition être décrit comme une bande classique de motards islamistes», nuance Abderrahim Lahlali, l'ancien avocat d'Abdelouafi Elouassaki.
Une photo publiée sur la page Facebook des « Kamikaze Riders ».
Interrogé par l’agence de presse Belga, Ludovic Ansel, membre depuis dix ans des « Kamikaze Riders », déplore que cette arrestation ternisse l’image de son club de moto. Selon ce motard, le club, fondé il y a une quinzaine d’années par Saïd S. en personne, rassemble une centaine de membres dans toute la Belgique, « de toutes origines et confessions, pas spécifiquement de religion musulmane ».
« Ce ne sont pas que des Arabes, que des musulmans. Il y a des chrétiens, il y a des Africains. On est une famille. On fait des clips vidéos, on fait des rassemblements moto, on fait des bonnes actions aussi pour des écoles défavorisées ou autres. C’est vraiment une famille et on est là pour se soutenir », a également déclaré Ludovic Ansel à l’antenne de la chaîne belge RTL.
« Je connais Mohamed K. et Saïd S. depuis des années, et suis surpris de leur arrestation. Tous deux étaient certes à fond dans leur religion mais ils n’ont jamais eu de geste ou de parole extrémiste. Je n’ai jamais été témoin de propagande islamiste de leur part », poursuit-il.