JUSTICEChristine Boutin condamnée à 5.000 euros d'amende pour avoir qualifié l'homosexualité d'«abomination»

Christine Boutin condamnée à 5.000 euros d'amende pour avoir qualifié l'homosexualité d'«abomination»

JUSTICEL'ex-présidente du Parti chrétien démocrate, qui était poursuivie pour « provocation à la haine ou à la violence contre les homosexuels », a fait appel...
Nicolas Beunaiche

N.Beu. avec AFP

Christine Boutin a été condamnée ce vendredi à 5.000 euros d’amende pour avoir qualifié l’homosexualité d'« abomination ». Elle a fait appel de sa condamnation, a-t-elle dit à l'AFP.

L’ex-présidente du Parti chrétien démocrate, Christine Boutin, était poursuivie pour « provocation à la haine ou à la violence contre les homosexuels » pour avoir dit que « l’homosexualité est une abomination ». Dans une longue interview au magazine Charles, sorti début avril 2014, elle affirmait en effet que « l’homosexualité est une abomination. Mais pas la personne. Le péché n’est jamais acceptable, mais le pêcheur est toujours pardonné ».

« Mon opinion s’inscrit dans la tradition chrétienne »

Le tribunal correctionnel a été au-delà des réquisitions du procureur, qui avait réclamé à l’audience fin octobre une amende de 3.000 euros à son encontre. Christine Boutin a également été condamnée à verser 2.000 euros de dommages et intérêts à chacune des deux associations, Mousse et Le refuge, qui s’étaient constituées parties civiles. En revanche, la partie civile de l’association Inter-LGBT, qui avait porté plainte contre Christine Boutin, a été jugée irrecevable.

« Ce que l’on entend dans vos propos, c’est que les homosexuels sont une abomination », avait résumé le procureur, indiquant que le parquet avait reçu 500 plaintes de particuliers outrés après sa déclaration. Son avocat avait plaidé la relaxe, estimant que sa cliente était jugée pour « une opinion ». « Votre décision aura des conséquences énormes sur la liberté d’expression. Si vous suivez les réquisitions du procureur, alors il faut saisir la Bible ! », avait-il lancé.

Lors des débats, l’ex-ministre du Logement avait expliqué avoir « hésité à répondre à cette question qui faisait référence à une citation de l’Ancien et du Nouveau testament » avant de se dire que c’était « une occasion de clarifier (sa) pensée ». « Mon opinion s’inscrit dans la tradition chrétienne », avait justifié l’ancienne députée des Yvelines, tout en précisant qu’elle avait regretté ses propos par la suite. « Mais je suis une femme directe, j’essaye d’être en accord avec mes convictions profondes mais cela ne veut pas dire que je condamne les personnes homosexuelles », avait-elle assuré.