FAITS DIVERSAgression inventée: L’instituteur d'Aubervilliers a été hospitalisé d'office et suspendu

Agression inventée: L’instituteur d'Aubervilliers a été hospitalisé d'office et suspendu

FAITS DIVERSL'enseignant est poursuivi pour dénonciation d'un crime imaginaire et risque six mois de prison…
William Molinié

William Molinié

Mensonge avoué, à moitié pardonné ? Pas sûr, tant l’instituteur qui a inventé l’agression d’un homme se revendiquant de Daesh a instauré l’effroi dans une France en état de choc, un mois après le 13 novembre. Pourquoi a-t-il menti ? Qu’a-t-il voulu faire passer comme message ? C’est ce que les policiers de Seine-Saint-Denis vont tenter de savoir.

Sans attendre les conclusions de l’enquête judiciaire, l’Education nationale a décidé de le suspendre. Une procédure disciplinaire va être ouverte, pouvant aller jusqu'à la révocation.



A l'hôpital

La section antiterroriste du parquet de Paris avait renvoyé l’affaire à Bobigny lundi après les aveux en fin d’audition de l'enseignant. Il a reconnu s’être mutilé lui-même avec une paire de ciseaux et un cutter et avoir inventé de toutes pièces cette agression.

Selon nos informations, l’enseignant a été hospitalisé d’office à l’issue de son audition lundi dans l’après-midi, son état n’étant pas compatible avec le régime de garde à vue. Il était toujours ce mardi entre les mains des services hospitaliers.

Burn-out ?

Deux hypothèses sont avancées pour expliquer son mensonge. D’abord, il aurait voulu lancer un cri d’alarme contre le terrorisme. Il considérerait ne pas être assez protégé dans son école, avance Europe 1.

Autre explication, plus personnelle, il aurait dû recevoir la semaine prochaine la visite d’un inspecteur académique. Pourtant expérimenté, cet enseignant de 45 ans souffrait aussi sans doute d’une fragilité psychologique. « Il a craqué. Ça ressemble à un burn-out », indique une source proche de l’affaire. Le stress de l’inspection, un contexte terroriste et sans doute une forme d’épuisement professionnel, voilà qui aurait conduit l’instituteur à inventer cette attaque.

Poursuivi pour dénonciation de crime ou délit imaginaire, il risque six mois de prison.