«On peut légitimement envisager qu’Abaaoud était là pour coordonner les attaques. » Les enquêteurs sont convaincus que le rôle du terroriste, mort lors de l’assaut du Raid à Saint-Denis, était d’orchestrer les attaques du 13 novembre avant d’aller quelques jours plus tard se faire sauter dans le quartier de la Défense. On savait déjà qu’il était en relation directe avec le commando du Stade de France. La téléphonie avait démontré qu’il avait eu une discussion téléphonique avec Bilal Hadfi en début de soirée du 13 novembre, avait révélé le procureur de la République le 24 novembre.

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Son rôle de chef d’orchestre n’étonne plus personne. Son portable avait en effet été localisé dans les 12e et 11e arrondissements, ainsi qu’à proximité du Bataclan entre 22h28 et minuit et demi. Soit pendant la tuerie de la salle de spectacle. A cette heure-là, il avait déjà garé une voiture à Montreuil, puis pris le métro pour revenir dans le centre de Paris. Et sans doute superviser la suite des attentats.

« Supervision » du plan

Aujourd’hui, les policiers pensent qu’il était aussi en relation avec d’autres kamikazes. C’est en tout cas ce qu’un témoin a indiqué aux enquêteurs après les attentats, a indiqué à 20 Minutes une source proche de l’enquête, confirmant une information dévoilée dans la revue CTC Sentinel par Jean-Charles Brisard, expert français en terrorisme. Ce témoin rapporte avoir croisé un homme à plusieurs reprises en train de « hurler » dans son téléphone pendant plusieurs dizaines de minutes à quelques pas de la salle de spectacle. Il décrit un homme « très agité » qu’il a réussi à voir et qu’il reconnaîtra immédiatement après les photos diffusées dans les médias.

« La présence d’Abaaoud dans le voisinage immédiat des attaques donne une indication de son degré d’implication dans la supervision et dans le contrôle du plan », affirme Jean-Charles Brisard. Selon lui, « il donnait des ordres et des instructions directs à ses équipes ».

« Des liens téléphoniques »

Avec qui parlait-il au téléphone ? Une source proche de l’enquête, contactée par 20 Minutes, assure qu’aucun élément de « téléphonie ne permet à l’heure actuelle de corroborer les déclarations du témoin » en ce qui concerne l’attaque au Bataclan. « Il y a eu des liens téléphoniques. On le sait. Mais pas toute la soirée et pour l’instant, on ne peut pas établir formellement qu’il y en a eu entre lui et le commando du Bataclan », pondère une autre source.

Abdelhamid Abaaoud a été présenté par le gouvernement comme « un des cerveaux » des tueries. Impliqué dans quatre des six attentats « déjoués » en France depuis le printemps 2015, il avait rejoint la Syrie en 2014 et était rentré en France en échappant au radar des services de renseignements européens.