Attentats à Paris: Foued Mohamed-Aggad était parti en Syrie avec une douzaine d'amis
ENQUÊTE•Le troisième terroriste du Bataclan, qui vient d'être identifié, est originaire de Strasbourg et se trouvait en Syrie depuis décembre 2013...H.S.
Son nom et son profil manquaient aux enquêteurs pour reconstituer le commando meurtrier qui a attaqué le Bataclan lors des attentats du 13 novembre. Ce troisième homme est désormais identifié, il s’agit de Foued Mohamed-Aggad, révèle ce mercredi Le Parisien.
Départ en Syrie en décembre 2013
Agé de 23 ans, ce français originaire du quartier strasbourgeois (Bas-Rhin) la Meinau, a compté parmi les premières vagues de jeunes partis en Syrie. En décembre 2013, le futur kamikaze quitte sa région Est en compagnie d’une douzaine d’autres de ses amis et de son frère, Karim. Très vite, l’équipée est confrontée à la réalité de ce pays, dévasté par la guerre, avec la mort de deux de ses membres, les frères Yacine et Mourad B. racontait, dès mai 2014, le journal Le Monde.
Pour sept membres du groupe, le retour en France s’impose au printemps 2014. Les jeunes hommes, âgés de 23 à 25 ans, sont alors surveillés de près par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Ils sont finalement mis en examen, le frère du terroriste du Bataclan serait aujourd’hui incarcéré. Foued, lui, choisit alors de rester en Syrie dans le giron de Daesh.
Appels tracés et identification ADN
Comment les autorités ont-elles remonté la piste depuis le 13 novembre ? Selon BFMTV, son identité a été établie « grâce à la comparaison de son ADN avec ceux de certains membres de sa famille » mais également suite au signalement réalisé par la mère du terroriste. « Il y a quelques jours la mère du jeune homme a reçu un SMS d’un numéro syrien disant que son fils était mort “en martyr” à Paris », avance la chaîne d’information. L'homme se serait marié et aurait eu une petite fille en Syrie.
Issu d’une fratrie de quatre enfants, Foued Mohamed-Aggad est né, a grandi et a été scolarisé en France. Le père du kamikaze, interrogé par Le Parisien témoigne de son impuissance face à la radicalisation de son fils : « Il ne disait rien de son quotidien, d’où il était ou de ce qu’il faisait. Il répondait juste ça va, ça va, parlait souvent du djihad (…) Que voulez-vous faire ? Ce n’était plus lui, c’était une autre personne avec qui je parlais. Quelqu’un à qui on avait lavé le cerveau. Ça ne servait plus à rien de communiquer… ».
Comme Ismaël Omar Mostefaï, l’un de ses coauteurs de la tuerie du Bataclan, Foued Mohamed-Aggad aurait fait l’objet d’une fiche S, avance France 2, et était connu des services de police strasbourgeoise pour de faits de délinquance. Dans la nuit de mardi à mercredi, l'appartement de la mère du 3e terroriste a été perquisitionné.
L’attaque de la salle de concert a causé la mort de 90 personnes.