Un homme condamné à deux ans de prison pour avoir prostitué sa compagne 2.742 fois
JUSTICE•La victime, une femme menue de 46 ans, a expliqué comment, à partir de 2009, elle en était venue à se prostituer dans leur logement de Dammartin-en-Goële...20 Minutes avec AFP
Jusque pendant sa grossesse. L’homme de 54 ans postait les annonces sur Internet, fixait les tarifs et attendait dans la voiture avec leur fils de 5 ans. Il a été condamné mardi à Meaux à deux ans de prison ferme pour avoir prostitué sa compagne 2.742 fois en cinq ans. La peine prononcée par le tribunal correctionnel prévoit en outre un an de prison avec sursis pour le prévenu, comme l’avait préconisé le procureur.
A la barre, la victime, une femme menue de 46 ans, barmaid dans un club libertin, a expliqué d’une petite voix comment, à partir de 2009, elle en était venue à se prostituer dans leur logement de Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne). Chaque après-midi, du lundi au vendredi, jusque pendant sa grossesse, pour résoudre les problèmes financiers du couple.
Mis en examen pour proxénétisme aggravé
Les gains, qui pouvaient atteindre 7.000 euros par mois, ont été estimés par les enquêteurs à près de 165.00 euros au total. « Je n’étais pas sa femme, j’étais son objet, sa pute, sa poupée barbie », a lancé la victime au tribunal, expliquant avoir été, « au début », consentante.
Cheveux bruns, en noir de la tête au pied, cette mère de trois enfants a ensuite dit avoir été sous l’emprise de son concubin, avec lequel elle partageait des mœurs libertines : « Il me boudait quand je demandais à arrêter car j’avais mal ». C’est leur fils de 5 ans qui, a l’école, avait raconté que « papa n’était pas gentil avec maman » et « prenait des rendez-vous pour elle », poussant la gendarmerie à ouvrir une enquête.
Des agendas, saisis lors d’une perquisition, avaient permis d’établir que 2.742 rendez-vous avaient été pris en cinq ans par le prévenu, mis en examen pour proxénétisme aggravé et placé en détention provisoire fin octobre.
« Je me suis retrouvé pris dans un engrenage »
Visage émacié enfoncé dans le col d’une veste en cuir, il a admis avoir posté les annonces sur Internet sous le pseudonyme de « Virginie », répondu aux SMS et géré lui-même l’agenda de sa compagne - « elle ne savait pas se servir d’un ordinateur »-. « Je voulais arrêter, c’est pas une vie. Mais je me suis retrouvé pris dans un engrenage », s’est-il défendu.
Sans activité professionnelle depuis la faillite de sa carrosserie en 2009, c’est aussi lui, selon la présidente du tribunal, qui « fixait les tarifs », -de 70 euros pour une fellation à 500 euros la nuit- et « recherchait les clients ». Le tribunal jugeait les faits commis entre octobre 2012 et octobre 2015, la période antérieure étant prescrite.