ENQUETEAttentats à Paris: Que sait-on sur la ceinture d'explosifs retrouvée à Montrouge ?

Attentats à Paris: Que sait-on sur la ceinture d'explosifs retrouvée à Montrouge ?

ENQUETEL'objet pouvant s’apparenter à une ceinture d’explosifs, découvert lundi à Montrouge, soulève de nombreuses questions...
Des gens le 23 novembre 2015 devant une maison à Montrouge le 23 novembre 2015 après la découverte de ce qui ressemble à une ceinture d'explosifs
Des gens le 23 novembre 2015 devant une maison à Montrouge le 23 novembre 2015 après la découverte de ce qui ressemble à une ceinture d'explosifs - JACQUES DEMARTHON AFP
C.P.-R.

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Dix jours après les attentats de Paris, un objet pouvant s’apparenter à une ceinture d’explosifs a été retrouvé de façon fortuite, lundi soir, à Montrouge, dans le sud de la capitale. Pouvait-il exploser ? Appartenait-il à Salah Abdeslam, toujours en fuite ? 20 Minutes fait le point sur ce que l’on sait, et ce qui reste flou.

  • Où a été retrouvée cette ceinture ?

Cet objet ressemblant à une ceinture d’explosifs a été retrouvé par hasard lundi, rue Chopin, une ruelle calme de Montrouge, dans les Hauts-de-Seine. C’est un agent d’entretien qui a fait l’inquiétante découverte, avec ses collègues, en fin d’après-midi. L’objet avait été abandonné dans un sac-poubelle au milieu d’un tas d’encombrants, non loin d’une résidence universitaire qui a été perquisitionnée, selon Le Parisien. D’après les informations de BFMTV, la ceinture aurait été abandonnée à quelques pas d’un squat, lieu de nombreux va-et-vient depuis plusieurs années.



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  • Quand a-t-elle été déposée ?

C'est l'une des grosses interrogations de cette découverte. Le service des encombrants de la commune effectue sa tournée tous les lundis. 20 Minutes, qui a contacté le service de communication de la mairie de Montrouge, a eu confirmation que le service était bien venu récupérer les déchets le premier lundi suivant les attentats, le 16 novembre. Cela laisse supposer que le gilet explosif ait pu être abandonné après, entre le 17 et 23 novembre, jour où il a été retrouvé. Mais alors quand a-t-il été déposé et par qui ? A moins que cette ceinture ne soit passée inaperçue ? Le procureur de Paris, François Molins, interviendra ce mardi en fin de journée et permettra peut-être d'éclairer ces différents points.

  • Cette ceinture était-elle en état de fonctionnement ?

D’après France Info, la ceinture comportait une charge au niveau du ventre et une autre au niveau du dos. Mais selon les informations de 20 Minutes lundi, l’engin était dépourvu de système de mise à feu, ce que confirme une source policière ce mardi. Toutefois, selon une source policière, la ceinture était conçue avec « une configuration » similaire à celle des gilets portés par les kamikazes s’étant fait exploser au stade de France, boulevard Voltaire, et au Bataclan. D’après BFMTV, elle aurait ainsi été confectionnée avec du TATP, un explosif primaire plutôt volatil, et des boulons.

Les analyses du laboratoire central de la préfecture de police, entamées lundi soir, devront confirmer formellement qu’il s’agit bien d’une ceinture d’explosifs et, le cas échéant, la composition exacte de celle-ci.

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  • Cette ceinture appartient-elle à Salah Abdeslam ?

Les enquêteurs n’écartent pas l’hypothèse que ce gilet ait appartenu à Salah Abdeslam, soupçonné d’avoir joué a minima un rôle de logisticien dans les attaques de Paris, revendiquées par Daesh. Le Français, né à Bruxelles, a en effet été géolocalisé dans cette zone, le soir des attentats : son portable a « borné » près de Montrouge, dans la commune limitrophe de Châtillon. Toutefois, selon l’un des deux hommes ayant reconnu l’avoir exfiltré vers la Belgique, Salah Abdeslam portait probablement un gilet d’explosif et semblait « peut-être prêt à se faire sauter ».



« Abdeslam Salah était peut-être prêt à se faire sauter » sur WAT. tv

Était-il prévu que Salah Abdeslam, à l’instar de son frère Brahim, qui s’est fait exploser dans un bistrot du boulevard Voltaire, se fasse sauter dans le 18e arrondissement de Paris ? Dans son communiqué de revendication, Daesh évoquait en effet des attaques au « stade de France, le Bataclan, les 10e, 11e et 18e arrondissements ». Or, cette attaque n’a pas eu lieu. A-t-il préféré laisser cette ceinture dans une poubelle de Montrouge ? Son portable a borné dans le 18e avant de borner à Châtillon. A-t-il fait toute la ligne 4, qui va du 18e à Montrouge, avec une ceinture d'explosive ? Toujours en cavale, le jeune homme de 26 ans est activement recherché par toutes les polices européennes.