TERRORISMEVIDEO. Attentats à Paris: Les réponses aux questions des internautes (2/3)

VIDEO. Attentats à Paris: Les réponses aux questions des internautes (2/3)

TERRORISMELes journalistes de «20 Minutes» répondent aux questions des internautes après les attentats de Paris...
Bérénice Dubuc

Bérénice Dubuc

Vous avez été plus d’une centaine à nous envoyer vos questions après les attentats perpétrés le vendredi 13 novembre. Nous en avons sélectionné près d’une vingtaine. Les réponses de nos journalistes seront publiées en trois parties. Après la première par ici, voici la deuxième.

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dinodingo : Qui achète le pétrole de Daesh ?

En juin dernier, le documentaire d’Eric Declemy et Emanuel Creutze Daesh, Etat islamique : d’où proviennent les milliards des nouveaux barbares ?, expliquait que l’organisation islamiste se servait des filières de contrebande – préexistantes à son implantation en Syrie et en Irak – qui permettent à Daesh d’écouler, en grande partie via la Turquie voisine, sa production de pétrole. Et, une fois mélangé à celui provenant d’autres zones de production, le « pétrole de Daesh » est intraçable et peut être vendu à n’importe quel pays dans le monde. Et, comme le révélait une enquête du Financial Times en octobre, l’organisation réussit également à vendre du pétrole en Syrie, y compris à ses opposants, même si depuis un peu plus d’un an, les raids de la coalition occidentale ciblent particulièrement les raffineries, les oléoducs, et les camions de transport de Daesh, avec l’objectif d’affaiblir les finances de l’organisation.

Mathildekada : Est-il vrai qu’une attaque chimique peut avoir lieu chez nous ?

Comme l’expliquait jeudi à 20 Minutes le directeur adjoint de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), Jean-Pierre Maulny, le groupe djihadiste a déjà utilisé du gaz moutarde en Syrie, peut-être grâce à des stocks du régime d’Al-Assad récupérés durant le conflit. Cependant, il ne dispose pas – malgré ses recherches « agressives » en vue du développement d’armes chimiques, selon AP – des composants pour créer des armes sophistiquées comme les agents neurotoxiques (gaz sarin, VX…) ou bactériologiques. Il serait en outre confronté à des difficultés techniques et logistiques s’il souhaitait les exporter pour commettre un attentat en France par exemple.



Melek : Une attaque nucléaire est-elle possible en France de la part de Daesh ?

En mai, dans le magazine Dabiq, Daesh annonçait être en mesure de se procurer des armes nucléaires d’ici à un an. Le directeur de recherche au CF2R, Alain Rodier, avait expliqué au Figaro que cette menace n’était pas crédible car il faudrait qu’un pays détenteur de l’arme nucléaire la lui fournisse, ce qui est « exclu », ou que l’organisation la vole, entreprise tout aussi improbable de réussir. Il ajoutait que le maniement d’une telle arme « n’est pas une chose aisée », celle-ci étant « toujours verrouillée par des codes et manipulations techniques compliqués », et qu’il faut ensuite avoir les moyens « de la délivrer sur une cible ». Reste l’éventualité d’une « bombe sale » (une bombe composée d’explosifs classiques, mais qui dissémine des matières radioactives), mais le spécialiste souligne que même Ben Laden « n’a jamais envisagé ce type d’action par incapacité technique ».

Did : Comment sait-on précisément qu’il y a eu 33 morts à la suite des frappes aériennes françaises de ces derniers jours ?

Ces chiffres, comme la plupart des chiffres concernant les victimes – civiles ou militaires – en Syrie, proviennent de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). C’est Rami Abdel Rahmane, le directeur de cette ONG disposant d’un vaste réseau d’informateurs sur le terrain, qui a donné ce premier bilan des raids français, mais aussi russes sur le fief de Daesh en Syrie : « Les raids des aviations française et russe dimanche, lundi et mardi contre des dépôts d’armes, des casernes et des points de contrôle dans la ville de Raqqa et ses environs ont fait 33 morts et des dizaines de blessés dans les rangs de l’EI », a-t-il indiqué.

kacaouette : Pourquoi aucun état n’envisage-t-il une action militaire au sol en Syrie pour détruire Daesh ?

Tous les pays occidentaux s’y refusent, car ils ont en mémoire les précédents américains en Afghanistan et en Irak, où les troupes de « libération » avaient rapidement été vues comme des « troupes d’occupation » par les populations, alimentant la rhétorique de Daesh quant à une invasion occidentale. De plus, ce type d’opération signifie la mobilisation de plusieurs milliers d’hommes, et un coût financier important.