TERRORISMEAttentats à Paris: Le point sur l'enquête

Attentats à Paris: Le point sur l'enquête

TERRORISMEPerquisitions, inculpations, identification des kamikazes… « 20 Minutes » revient sur les principales avancées depuis les tueries de vendredi…
Céline Boff

Céline Boff

L’enquête sur les attaques terroristes de vendredi soir, qui ont fait 352 blessés et 129 morts à Paris et à Saint-Denis, progresse. 20 Minutes fait le point sur ce que nous savons et sur ce que nous ignorons encore, ce lundi à 20h30.

Les terroristes et personnes recherchées

Bilal Hadfi, décédé. Ce Français de 20 ans résidant en Belgique s’est fait exploser aux abords du Stade de France. Il avait notamment séjourné en Syrie. Son portrait à lire par ici.

Ahmad Al Mohammad, décédé. Ce Syrien de 25 ans s’est lui aussi fait exploser aux abords du Stade de France. Il a été identifié grâce à son passeport, dont l’authenticité reste à vérifier. Son portrait à lire par ici.

Le troisième terroriste qui s’est fait exploser aux abords du Stade de France n’a pas encore été identifié.

Samy Amimour, décédé. Ce Français de 28 ans était l’un des assaillants du Bataclan. Visé par un mandat d’arrêt international, il était parti il y a deux ans s’installer en Syrie d’où son père avait vainement tenté de l’exfiltrer. Son portrait à lire par ici.

Ismaïl Omar Mostefaï, décédé. Ce Français de 29 ans s’est fait exploser au Bataclan. Il a été identifié par son doigt sectionné, découvert dans l’enchevêtrement des corps gisant dans la salle de concert. Son portrait à lire par ici.

Le troisième terroriste décédé au Bataclan n’a pas encore été identifié.

Brahim Abdeslam, décédé. Ce Français de 31 ans, résidant en Belgique, s’est fait sauter au Comptoir Voltaire, un restaurant du boulevard Voltaire, faisant des blessés mais aucun mort. Son portrait à lire par ici.

Salah Abdeslam, en fuite. Agé de 26 ans, il est le frère de Brahim, le terroriste qui s’est fait exploser dans un restaurant du boulevard Voltaire. Les enquêteurs pensent que les deux frères ont participé aux tueries menées sur les terrasses de cafés et de restaurants des 10e et 11e arrondissements. Son portrait à lire par ici.

D'autres terroristes ? La police n’exclut pas la présence d’autres assaillants, notamment dans la ou les voitures qui ont tiré sur les personnes installées en terrasses. Ces personnes seraient donc en fuite.

>> A lire aussi : Le déroulé des événements, minute par minute

La traque en Belgique

Pour le président Hollande, « les actes de guerre de vendredi ont été décidés et planifiés en Syrie, préparés et organisés en Belgique ». L’enquête se concentre notamment sur le quartier belge de Molenbeek, où ont séjourné plusieurs des kamikazes décédés vendredi. Cette commune de Bruxelles-Capitale est considérée comme une plaque tournante des djihadistes en Europe.

Une vaste opération de police a été menée ce lundi en fin de matinée dans ce quartier où aurait pu se cacher Salah Abdeslam, le seul suspect identifié en fuite, sans donner de résultat, comme le raconte notre envoyé spécial. La traque de Salah Abdeslam se poursuit.

Et des questions se posent sur les failles du renseignement belge, comme nous l’expliquons dans cet article.

Les mises en examen et gardes à vue

Lundi, deux hommes ont été mis en examen en Belgique pour « attentat terroriste » et écroués. Ils avaient été contrôlés samedi matin à Cambrai, près de la frontière belge, dans un véhicule où se trouvait un troisième homme, probablement Salah Abdeslam.

Plusieurs proches des kamikazes sont actuellement interrogés en garde à vue : trois personnes de l’entourage de Samy Amimour et six de celui d’Ismaïl Omar Mostefaï. La petite sœur de ce dernier, qui avait été placée en garde à vue avec six autres membres de sa famille, était interrogée par les enquêteurs depuis samedi.

Mohamed, le troisième frère de la famille Abdeslam, placé en garde à vue dimanche, a été relâché.

Le commanditaire

Les enquêteurs s’intéressent de près à Abdelhamid Abaaoud, un Belge de 28 ans, déjà considéré comme le cerveau des attaques déjouées en janvier à Verviers en Belgique. Son rôle comme « inspirateur » des attaques de vendredi est « une hypothèse sérieuse », confirme une source proche de l’enquête.

Connu sous le nom d’Abou Omar al-Baljiki (le Belge), cet homme était lié à Brahim Abdeslam, le kamikaze qui s’est fait exploser, vendredi, devant le Comptoir Voltaire. Tous deux originaires de la banlieue de Bruxelles, ils auraient, notamment, été incarcérés ensemble en 2010, en Belgique pour des braquages. Il avait fait la Une des journaux belges dès 2014, après avoir enlevé son propre frère, Younès, pour l’emmener en Syrie alors que ce dernier était âgé de 13 ans seulement. Leur père, Omar Abaaoud, sans nouvelles de ses deux fils, s’est porté partie civile contre son aîné. Son portrait à lire par ici.

Les armes

Les auteurs des attaques bénéficiaient d’armes, dont trois kalachnikovs retrouvées dimanche avec plusieurs chargeurs dans une Seat à Montreuil (Seine-Saint-Denis), une voiture de même type que celle aperçue par des témoins sur les lieux des fusillades de l’Est de Paris.

Les assaillants étaient également équipés de vestes explosives, forcément confectionnées par un artificier. Des spécialistes, qui ne participent pas à l’enquête, doutent que cet artificier soit décédé dans les attentats.

Les perquisitions

Samedi, quatre perquisitions ont été menées à Molenbeek, en Belgique. Dans la nuit de dimanche à lundi, 168 perquisitions ont eu lieu en France, notamment à Bobigny (Seine-Saint-Denis) où les enquêteurs se demandent si une partie du commando n’a pas transité.

La même nuit, treize perquisitions ont été menées dans la banlieue de Lyon. Ces actions, qui n’ont pas de lien avec les attentats selon les autorités, ont conduit à l’arrestation de trois hommes à Feyzin, d’un individu à Saint-Priest et d’un cinquième à Villeurbanne, a confirmé ce lundi midi la préfecture du Rhône. A Feyzin, une cache d’armes a été découverte avec un fusil d’assaut kalachnikov, un lance-roquettes et des pistolets automatiques.

D’autres perquisitions préventives ont été menées dans dix-neuf départements, notamment à Toulouse, Lille, Grenoble ou Marseille. Vingt-trois personnes ont été interpellées et 31 armes ont été saisies, selon le ministre de l’Intérieur.