ENQUETEAccident en Gironde: «Nous devons comprendre pourquoi le car s'est embrasé comme cela»

Accident en Gironde: «Nous devons comprendre pourquoi le car s'est embrasé comme cela»

ENQUETEHuit heures après l’accident qui a coûté la vie à 43 personnes à Puisseguin (Gironde), la gendarmerie a fait le point sur les premières investigations…
Vincent Vanthighem

Vincent Vanthighem

«L’enquête va être très très longue. Cela prendra plusieurs semaines, voire plusieurs mois… » Il a suffi de deux phrases à un porte-parole de la gendarmerie nationale pour décrire l’ampleur de la tâche qui attend les enquêteurs après l’accident qui a coûté la vie à 43 personnes, ce vendredi matin, à Puisseguin (Gironde).

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Alors que des spécialistes en pyrotechnie mais aussi en identification criminelle sont sur les lieux de la collision entre le car de tourisme et le camion, 20 Minutes fait le point sur les premières investigations.



Collision entre un car et un camion : Un virage… par 20Minutes

  • Quel est le bilan ?

Ce sont finalement 43 corps qui ont été découverts dans les carcasses fumantes du camion et du car immobilisés sur la départementale 123, au nord de Bordeaux. Outre les cadavres de 41 passagers du car, les enquêteurs ont découvert, dans la cabine du camion, les corps sans vie du chauffeur et d’un enfant de trois ans qui « serait son fils », selon la gendarmerie.


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  • Que sait-on des conditions de l’accident ?

Pas grand-chose pour le moment. Selon la gendarmerie, le camion était immatriculé dans le département 53, la Mayenne, et il transportait habituellement du bois. « La remorque était vide. Le camion était peut-être à l’arrêt quand la collision s’est produite », a indiqué le porte-parole de la gendarmerie, demandant encore du temps « avant d’en avoir la confirmation ». L’une des hypothèses conduit à penser que le chauffeur s’apprêtait à charger du bois quand l’accident s’est produit.


AFP - BFM TV

« Le chauffeur du car a été interrogé, a encore indiqué le porte-parole de la gendarmerie. Mais il est très choqué et n’a pas pu dire grand-chose. » Pas plus que le conducteur qui suivait le car et qui a porté secours, dans un geste héroïque, aux premières victimes.

  • Pourquoi le car a-t-il pris feu ?

C’est la principale question que se posent les enquêteurs. « C’est assez rare un embrasement de ce type, assez inhabituel, a expliqué le colonel de la gendarmerie. Nous devons comprendre pourquoi le bus s’est enflammé comme cela. » Pour y parvenir, des spécialistes en pyrotechnie de la gendarmerie nationale ont été dépêchés sur les lieux.

  • Que sait-on du lieu de l’impact ?

« C’est une route comme il en existe beaucoup d’autres dans le département », a attaqué le colonel. L’impact s’est produit dans un « virage bien signalé » sur un « terrain un peu vallonné ». C’est le car qui descendait cette petite côte quand l’accident s’est produit. Le colonel de gendarmerie n’a pas pu indiquer si des traces de freinage avaient été relevées.

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  • Combien de temps va durer l’enquête ?

Les lieux ont été « gelés » pour trois jours au moins, le temps d’effectuer les constatations et surtout de sortir les nombreux corps des carcasses accidentées. « Notre priorité est de rendre les corps aux familles mais cela va prendre du temps, a annoncé le porte-parole de la gendarmerie. On s’oriente vers une enquête très, très longue. Cela prendra plusieurs semaines, voire plusieurs mois. »

Des spécialistes de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale sont sur place dans ce cadre. Il s’agit des spécialistes de l’Unité de la gendarmerie d’identification des victimes de catastrophe qui sont notamment intervenus sur la scène du crash de la Germanwings. Les familles des victimes devront sans doute donner leur ADN pour effectuer des comparaisons et permettre d’identifier les corps calcinés. En tout, 250 gendarmes sont sur place, ce vendredi.