«Un record du monde », plaisante l’avocat devant le Conseil des prud’hommes d’Avignon (Vaucluse). Me Philippe Mouret défend ici Didier, son client remercié par son employeur en février 2012, après avoir signé 2.500 contrats de travail en vingt-cinq ans.

L’histoire a commencé en octobre 1987, écrit La Provence. Didier a alors 27 ans et se fait embaucher comme serveur dans une société de restauration qui gère trois établissements, à Avignon, Marseille et Monaco. A partir de ce moment, celui qui sera chauffeur, serveur ou chef de rang selon les missions ne signera que des contrats d’extras, pouvant être utilisé en cas d’augmentation temporaire, irrégulière ou exceptionnelle de l’activité de l’entreprise. Vingt-cinq ans « d’exception », donc.

Un système « perverti au maximum » par l’employeur

Pour Me Philippe Mouret, « l’employeur utilise le système qui est mis à sa disposition et le pervertit au maximum. Cela se développe aujourd’hui au détriment du droit des salariés. » Quant au plaignant, il explique à Europe 1 : « À 25 ans, je suis rentré dans le système et quand j’en suis parti, c’était comme ça aussi. »

Actuellement sans emploi et percevant le RSA, à 55 ans, Didier réclame la requalification de ses contrats en CDI et 150 000 euros au titre des différents postes de préjudice.