Violences à Air France: Des salariés, reçus à l'Assemblée nationale, confient leur «humiliation»
SOCIAL•Des députés PS et EELV ont dialogué avec trois salariés d'Air France ce mardi...20 Minutes avec AFP
Des sacrifices pendant quatre ans... et des humiliations comme réponse. Les trois salariés d'Air France, reçus ce mardi à l'Assemblée nationale par le député PS Daniel Goldberg ont confié ms'être sentis «humiliés» après «quatre ans d'efforts». Parmi les trois salariés d'Air France, Erika Nguyen Van Vai, vue dans une vidéo au bord des larmes en train d'interpeller en vain la direction, a souligné : «Je me suis sentie humiliée par l'attitude des personnes que j'avais en face de moi. Face à ces personnes complètement détachées, alors qu'on parle de mon avenir, je n'ai pas su supporter cette pression», a-t-elle détaillé pour expliquer sa colère visible sur la vidéo. Mardi les cinq salariés, maintenus en garde à vue, ont été déférés devant le parquet selon une information de BFMTV.
VIDEO. Air France: La CGT ironise sur la chemise déchirée du DRH
Le terme de «voyou» blessant
Abdelahafed Errouihi, un autre salarié d'Air France, élu CGT connu pour avoir aidé le DRH Xavier Broseta à s'extraire de la foule après s'être fait arracher sa chemise, a aussi souligné les «4 ans d'efforts». «On a tout donné et non, il y a encore des suppressions d'emplois. Imaginez-vous l'exaspération !» Youssef Sifi, délégué syndical CGT, a lui affirmé que le terme «voyous», utilisé par Manuel Valls pour décrire les six responsables des violences contre les dirigeants de la compagnie, dont cinq sont toujours en garde à vue mardi, avait été «blessant». «Qu'il (Manuel Valls) comprenne qu'il a blessé les 55.000 salariés d'Air France.»
«Air France, ça doit être un modèle de dialogue social»
Le député de Seine-Saint-Denis et frondeur socialiste Daniel Goldberg a de son côté appelé à «un dialogue social exemplaire». «Je partage cette idée que "Air France c'est la France"», a-t-il indiqué en citant le Premier ministre. «Tout le monde a une responsabilité pour que le dialogue social s'engage», a-t-il précisé. «L'Etat est actionnaire et a donc une responsabilité dans ce qui se passe» et concernant le PDG Alexandre de Juniac, «sa responsabilité en tant que dirigeant est grande», a-t-il estimé. Présent également, le leader des députés PS frondeurs Christian Paul a aussi considéré que «Air France, ça doit être un modèle de dialogue social». «Les débordements, c'est l'arbre qui cache la forêt»: ils ne doivent «pas cacher la violence sociale très forte qui s'exerce en ce moment à Air France», selon lui.
Les salariés ont dialogué avec Cécile Duflot
La nouvelle coprésidente du groupe écologiste à l'Assemblée Cécile Duflot est venue ensuite à la rencontre des trois salariés: «votre exigence de considération est évidente», leur a-t-elle dit. «Il faut donner les moyens de sortir de ce conflit à Air France et donner un avenir», a-t-elle déclaré à la presse.