SECURITEComment expliquer la forte baisse de la mortalité routière en septembre?

Comment expliquer la forte baisse de la mortalité routière en septembre?

SECURITELa météo, la communication du gouvernement et les contrôles policiers n’y sont pas étrangers…
Delphine Bancaud

Delphine Bancaud

Est-ce la fin de la série noire ? Le nombre de morts sur les routes françaises a baissé de 17,4 % en septembre par rapport au même mois de 2014, a annoncé mercredi la Sécurité routière. Au total, 262 personnes ont été tuées sur les routes, soit 55 de moins qu’en septembre 2014.

Si cette forte baisse retient l’attention, c’est surtout parce que la tendance des derniers mois était mauvaise, avec une augmentation de 19,2 % des morts sur les routes en juillet par rapport à juillet 2014 et une hausse de 9,5 % des personnes décédées en août. Le ministre de l’Intérieur y voyait la conséquence d’un « relâchement des comportements ». « Ce retournement de situation n’est pas exceptionnel. C’est arrivé 26 fois ces 13 dernières années qu’à un mois de forte hausse de la mortalité routière succède un mois de forte baisse », tempère Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la Violence routière.

L’effet de la communication

Plusieurs causes peuvent expliquer cette amélioration sur les routes. Tout d’abord la météo de septembre, avec un temps moins beau et moins sec que le mois de septembre 2014. « D’ailleurs la baisse de mortalité concerne notamment les piétons et les deux roues motorisés qui sortent moins quand il pleut », souligne Chantal Perrichon.

Autre explication : les médias ont fortement relayé l’information selon laquelle les mois de juillet et d’août avaient été très meurtriers sur les routes. « Et le ministre de l’Intérieur a beaucoup communiqué sur le sujet en appelant les conducteurs à la vigilance », souligne à 20 Minutes le délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe. Le gouvernement a aussi annoncé la tenue d’un comité interministériel de sécurité routière (CISR) en octobre où seraient prises une flopée de mesures. « Or, on sait que la communication a un fort impact sur les comportements sur la route et que les conducteurs ont tendance à lever le pied dès l’annonce de nouvelles mesures », affirme Chantal Perrichon.

L’espoir dans les nouvelles mesures

Pour Emmanuel Barbe, « les mesures annoncées par Cazeneuve en janvier 2015 ont commencé à porter leurs fruits ». Enfin, le ministre de l’Intérieur attribue pour sa part cette baisse de la mortalité routière aux mesures de contrôle prises par le gouvernement cet été. « La volonté qui a été la mienne depuis de nombreuses semaines de renforcer considérablement la présence des forces de l’ordre pour que les limitations de vitesses soient respectées a donné de bons résultats », a-t-il déclaré ce mercredi en marge du conseil des ministres.

Reste à savoir si ce la tendance à la baisse va se confirmer les trois derniers mois de l’année. « Nous allons intensifier nos actions et mettre en œuvre le plus rapidement possible les mesures du CISR », a assuré le ministre. Parmi les nouvelles mesures figurent l’installation de 500 nouveaux radars d’ici trois ans, la mise en place de 10.000 à 12.000 radars « leurres », une expérimentation des drones pour détecter les « conduites à risques »… «Certaines d’entre elles seront mises en place très rapidement, comme les premiers radars « leurres » », prévient Emmanuel Barbe. Ce qui pourrait amener les conducteurs à faire preuve de davantage de vigilance…