ENQUETESoupçons de viols en Centrafrique: L’armée française sait-elle depuis mai 2014?

Soupçons de viols en Centrafrique: L’armée française sait-elle depuis mai 2014?

ENQUETEOfficier des droits de l’homme pour l’ONU, la Française Gallianne Palayret assure à «France Info» avoir alerté l’armée française dès le mois de mai 2014…
Vincent Vanthighem

V.V.

«Si les faits sont avérés, je ne mesurerai pas ma colère, parce que lorsque le soldat français est en mission, il est la France. Si, d’aventure, un seul d’entre eux a commis de tels actes, qu’il se dénonce immédiatement ! » Nous sommes le 2 mai 2015 quand Jean-Yves Le Drian s’exprime ainsi dans les colonnes du Journal du Dimanche.

Les faits : Des soldats français soupçonnés de viols sur des enfants

Le ministre de la Défense est alors obligé de réagir, fermement, après la révélation de soupçons de viols qui auraient été commis par des soldats français sur des enfants lors de la mission Sangaris en Centrafrique.

Le but était de « prévenir tout abus futur »

Mais le ministre était-il au courant de cela depuis plus d’un an ? C’est ce que laisse entendre, ce mercredi, Gallianne Palayret sur les ondes de France Info. Officier des droits de l’homme pour le compte de l’ONU, c’est cette Française qui a révélé les faits dans un rapport repris par The Guardian.



Si son rapport n’a été publié qu’en avril 2015, elle assure pourtant, ce mercredi, avoir prévenu l’état-major de la force Sangaris à Bangui (Centrafrique) dès le mois de mai 2014, afin de « prévenir tout abus futur ».

« Ils ont dit qu’ils allaient informer Paris »

« Ils m’ont prise très au sérieux, ils m’ont tout de suite dit qu’ils allaient informer Paris, mettre plus de patrouilles, et que si cela était avéré des sanctions seraient prises. Ils ont été très surpris, mais aussi très professionnels dans la réponse. »

Justice : Deux magistrats vont interroger les enfants centrafricains

« A ce jour l’armée a seulement reconnu être informée en juillet 2014, grâce à une "fuite" du rapport de Gallianne Palayrat », assure France Info, tout en précisant que le ministère de la Défense n’a pas voulu réagir à ces nouvelles révélations, renvoyant vers l’enquête judiciaire au cours de laquelle quatorze soldats ont été mis en cause, dont trois formellement identifiés.