Air France: Journée cruciale ce lundi pour la compagnie aérienne
AVION•La direction doit annoncer son plan de restructuration, les syndicats appellent à une journée de grève...20 Minutes avec AFP
Une journée de grève supplémentaire chez Air France. Alors que la direction doit annoncer officiellement ce matin son plan de restructuration de la compagnie, les salariés du groupe sont invités par les syndicats à cesser le travail pour protester contre le projet. Un mouvement qui ne devrait pas avoir de conséquences sur les vols assurés par la compagnie qui ne prévoit pas d’annulation mais « quelques retards ».
Vendredi, la direction avait déjà esquissé en conseil d’administration les grandes lignes de ce projet, amené à remplacer l’initial « Perform 2020 », après « l’échec des négociations » avec les pilotes sur de nouvelles mesures de productivité.
3.000 emplois supprimés
Le plan des dirigeants de la compagnie ne se fera pas sans douleur : une réduction de 10 % de l’offre long courrier, de nombreuses suppressions de postes et le report des commandes de Boeing 787 sont envisagés. La direction évalue à 2.900 postes (300 pilotes, 700 hôtesses et stewards et 1.900 emplois au sol) le sureffectif en 2016 et 2017, selon des participants au conseil d’administration.
Pour la première fois de son histoire, des départs contraints sont envisagés, notamment chez les navigants et certaines bases au sol. Les licenciements secs se feront « en dernier recours », a promis le patron d’AF-KLM Alexandre de Juniac, qui souhaite « privilégier les départs volontaires », comme pour les 5.500 suppressions de postes intervenues de 2012 à fin 2014.
Mais pour le PDG d’Air France, Frédéric Gagey, les licenciements restent « une possibilité sur des champs bien précis (…) où nous ne ferions pas les progrès que nous attendons en matière de productivité ».
L’ampleur finale de la restructuration dépendra aussi d’une éventuelle reprise des négociations avec les pilotes.
Les syndicats de pilotes dans le viseur
Le Premier ministre Manuel Valls en a appelé samedi à la « responsabilité » des pilotes. « Si Air France n’évolue pas, elle se met en danger. On sait qu’une compagnie peut disparaître », a prévenu le chef du gouvernement. Dimanche, son ministre des finances Michel Sapin, invité du « Grand rendez-vous » d’Europe1/Le Monde/iTELE, a renchéri, fustigeant un dialogue « bloqué par une minorité sur des visions purement individuelles et corporatistes ».
« Perform 2020 » prévoyait notamment de demander au personnel navigant de voler une centaine d’heures de plus par an, à rémunération constante, un plan unanimement rejeté par les syndicats.
Les dirigeants d’Air France n’ont « jamais eu deux plans » et ont organisé « une parodie de négociation », s’est défendu le président du Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL) d’Air France, Philippe Evain, dont le syndicat a été désigné comme coresponsable de la situation par la CFE-CGC et la CFDT.