ARTVersailles: La sculpture d'Anish Kapoor une nouvelle fois dégradée

Versailles: La sculpture d'Anish Kapoor une nouvelle fois dégradée

ARTLa phrase «Respect Art as U trust God» («Respecte l'art comme tu crois en Dieu») a été inscrite en grandes lettres à la peinture rose sur la partie inférieure de «Dirty Corner»...
Bérénice Dubuc

Bérénice Dubuc

La sculpture d'Anish Kapoor, vandalisée dimanche dans le parc de Versailles avec des inscriptions à caractère antisémite, a été de nouveau dégradée avec un tag sur le «respect de l'art», a-t-on appris ce jeudi auprès du Domaine de Versailles, qui a décidé de renforcer les mesures de securité.

La phrase «Respect Art as U trust God» («Respecte l'art comme tu crois en Dieu») a été inscrite en grandes lettres à la peinture rose sur la partie inférieure de «Dirty Corner», a précisé la direction du Domaine. Des maîtres-chiens vont être déployés, des rondes de police seront effectuées pendant toute la nuit et de nouvelles caméras de surveillance installées, a-t-on précisé de même source.

Inscriptions à la peinture blanche

Placée dans les jardins de Versailles depuis juin, la sculpture monumentale d'Anish Kapoor, une trompe d'acier de 60 m de long à la connotation sexuelle évidente, parfois affublée du surnom de «vagin de la reine», avait déjà été vandalisée en juin par des jets de peinture jaune, puis nettoyée.

Dimanche, elle a été recouverte de nombreuses grandes inscriptions à la peinture blanche: «La reine sacrifiée, deux fois outragée», «SS Sacrifice Sanglant», «le deuxième VIOL de la Nation par l'activisme JUIF DEVIANT». Ou encore «Juifs tradis et Kabbalistes: ce taré vous met en danger».

Un «enterrement de la culture»

La direction du Domaine s'est refusée à toute interprétation de la nouvelle inscription découverte ce jeudi, dont la formulation peut être interprétée soit comme une critique, soit comme un soutien à l'artiste. «En parfait accord avec Catherine Pégard», présidente du Domaine et du château de Versailles, Anish Kapoor avait annoncé dimanche soir que les insultes ne seraient pas retirées, estimant que désormais «ces mots infamants font partie» de l'oeuvre.

Des panneaux explicatifs devaient cependant être mis en place. Venu constater les dégâts mardi dernier, l'artiste avait nuancé son propos, estimant qu'il «avait besoin de temps pour décider» d'effacer les tags. Il avait fait part de sa «grande tristesse» et évoqué un «enterrement de la culture».