JUSTICEUn cyberdjihadiste condamné à cinq ans de prison et interdit du territoire français

Un cyberdjihadiste condamné à cinq ans de prison et interdit du territoire français

JUSTICEL'homme s'était vanté sur Internet d'avoir créé une brigade pour Al-Qaïda au Maroc...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Cinq ans de prison et une interdiction définitive du territoire français. La cour d’appel de Paris a confirmé ce mardi la sentence prononcée en première instance contre un Marocain de 37 ans qui se répandait sur Internet dans des diatribes djihadistes.

Le prévenu avait fait appel principalement à cause de l’interdiction du territoire prononcée en première instance. L’homme et son épouse, française, ont « l’impression de ne pas avoir été entendus », a déploré son avocate, Maître Anne-Sophie Laguens, pour qui la justice est en train de « briser deux vies en même temps ».

Il se vantait d’avoir créé une brigade pour Al-Qaida au Maroc

Identifié en 2012 lors d’une enquête dans une autre affaire, Fahd Jobrani, installé à Notre-Dame-de-Bliquetuit (Seine-Maritime), une petite commune près de Rouen, s’était vanté sur un forum sur internet de créer une « katiba », une brigade, pour Al-Qaida au Maroc. Des heures durant, il se répandait en diatribes contre la France et l’Occident, écrivant : « On ne restera plus derrière nos claviers. »

Fahd Jobrani, lui, a fait valoir qu’il n’est pas passé à l’action et qu’il ne l’aurait jamais fait. « Tout ça c’est fictif », avait-il déclaré devant la cour d’appel, cheveux noués en catogan et barbe fournie.

Un « goût démesuré pour les armes »

Dans son réquisitoire à l’audience du 30 juin 2015, l’avocat général s’en était pris aux « thèses extrémistes » défendues par le prévenu, son « goût démesuré pour les armes », les « actions violentes », les « actions morbides ». Lui est également reproché une réunion d’endoctrinement.

Le premier procès de Fahd Jobrani avait eu lieu peu après les attentats djihadistes de janvier à Paris. Le second se tient quelques jours après l’attaque contre une usine en Isère. « A chaque fois, il pâtit d’un certain climat », avait plaidé son avocate. Maître Laguens avait décrit son client comme « quelqu’un qui parle beaucoup », qui « joue un petit peu les caïds », « les émirs », mais n’avait aucune volonté de partir faire le djihad armé, n’avait ni réseau, ni infrastructures, ni matériel.