20 Minutes avec AFP
Maire depuis 14 ans à Montauban, Brigitte Barèges (Les Républicains) a été mise jeudi en examen pour détournement de fonds publics, à propos de l’emploi « possiblement fictif » d’un chargé de communication.
« Elle a été mise en examen et placée sous contrôle judiciaire avec une caution de 100.000 euros », a-t-on appris jeudi matin auprès du procureur de la République de Toulouse, Pierre-Yves Couilleau.
Elle est poursuivie pour « détournement de fonds publics par personne dépositaire de l’autorité publique ou investie d’une mission de service public », conformément aux réquisitions du parquet rendues publiques mercredi après-midi.
Brigitte Barèges avait été placée en garde à vue mardi matin, en même temps que trois autres personnes : son ancien chargé de communication et ex-directeur de campagne pour les municipales de 2014, Jean-Paul Fourment, son ancien directeur de cabinet, Stéphane Bensmaine, et le directeur du quotidien local Le Petit Journal, proche de la mairie, Alain Paga.
Une figure de la Droite Populaire
Le parquet a requis pour MM. Fourment et Paga des mises en examen pour « recel de fonds publics détournés par personne dépositaire de l’autorité publique ou investie d’une mission de service public ».
Pour M. Bensmaine, une mise en examen pour « complicité de détournement de fonds publics détournés par personne dépositaire de l’autorité publique ou investie d’une mission de service public » a été demandée.
Les investigations portent sur l’emploi attribué à Jean-Paul Fourment, qui a lui-même assuré avoir été payé par la collectivité pour écrire des articles favorables à la mairie dans Le Petit Journal.
Mercredi soir, Brigitte Barèges est sortie de son silence. « Comme beaucoup d’élus de ma famille politique, je viens de subir une nouvelle épreuve d’une grande violence médiatique pour des faits totalement contestés », a-t-elle indiqué dans un communiqué. La maire de Montauban dénonce « l’orchestration scandaleuse de la procédure pénale par le parquet», estimant que sa garde à vue dans ce dossier était « inutile et vexatoire » tout comme la caution 100 000 euros qui lui est réclamée.
Elle crie au complot
Maire depuis 14 ans du chef-lieu du Tarn-et-Garonne, l’élue de 62 ans est une figure de la Droite Populaire, souvent attaquée pour des propos jugés homophobes ou racistes.
Il y a un an, entendue dans ce dossier, cette avocate de formation s’était défendue férocement, dénonçant « l’absurdité des dénonciations malveillantes et politiciennes » formulées contre elle « comme par hasard à la veille des élections municipales ».
Toujours très élégante, le verbe vif, le discours direct, la maire a échappé récemment à une inéligibilité d’un an. Le Conseil d’Etat avait maintenu le rejet de ses comptes de campagne pour « irrégularités » mais estimé qu’elle pouvait conserver son mandat.
Présidente départementale des Républicains, elle est une ancienne députée et siège actuellement au conseil départemental du Tarn-et-Garonne où elle a été élue aux élections de mars.
Elle a réussi à faire détrôner Jean-Michel Baylet, le président du Parti radical de gauche (PRG) et patron de La Dépêche du Midi, qui a perdu au bout de 29 ans la présidence de l’assemblée départementale. D’ailleurs, Brigitte Barèges voit dans ses déboires judiciaires un « complot politique ». Elle estime notamment que Jean-Paul Fourment, son ex-collaborateur devenu accusateur, « a été instrumentalisé par [ses] adversaires ».