ESCROQUERIESFraudes: Les arnaques sur Internet sont en forte augmentation

Fraudes: Les arnaques sur Internet sont en forte augmentation

ESCROQUERIESLes débits frauduleux sur compte bancaire ont bondi de 60 % en trois ans...
Victor Point

Victor Point

C’est un chiffre qui doit nous amener à revoir notre manière de protéger nos données bancaires : en trois ans, de 2010 à 2013, les débits frauduleux chez les ménages français ont augmenté de près de 60 %. De 501 000 victimes déclarées, nous sommes passés à 840 000, d’après le rapport de septembre 2015 de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), qui a pour la première fois compilé plusieurs résultats d’enquêtes menées conjointement avec l’Insee.

Ces escroqueries sont parmi celles qui ont le plus évolué ces dernières années, en raison notamment de « la densification des réseaux informatiques permettant de développer de nouveaux moyens de communication », explique le rapport. En clair : plus le progrès technique avance, plus les fraudes se multiplient. « Et ce d’autant plus ces dernières années, parce que nous utilisons notre carte bancaire de manière un peu légère », prévient Christophe Soullez, le chef de l’ONDRP.

Attention aux achats en ligne

Le problème de ce rapport tient au fait qu’il se base sur ce que les ménages déclarent : ce qu’ils pensent avoir effectivement perdu, et comment ils pensent s’être fait avoir. La principale source (34 %) des débits frauduleux viendrait donc d’un achat en ligne. Concrètement, « soit un virus implanté sur votre ordinateur – vous avez donc déjà fait preuve de négligence – va relever votre numéro de carte bleue lorsque vous faites un achat, soit ce sont des sites Internet entiers qui vont être hackés pour rassembler un maximum de données », détaille Christophe Soulliez. Sony en avait les frais il y a quatre ans : des milliers de personnes s’étaient fait voler leurs coordonnées bancaires.

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Les autres escroqueries viennent de techniques déjà bien connues, comme le phishing ou le scam, voire les faux distributeurs de billets. Quant à l’origine géographique des arnaques, elle est très difficile à évaluer, tant « le taux d’élucidation est faible, comme les profils des escrocs sont variés », explique le patron de l’ONDRP. De l’organisation mafieuse au petit délinquant qui apprend des techniques de base sur le Dark Web, il est difficile de savoir où chercher…

De petites sommes pour ne pas faire de vagues

Heureusement, dans la grande majorité des cas, les personnes qui signalent l’arnaque à leur banque sont intégralement remboursées. Mais les plaintes sont encore trop rares, selon Christophe Soullez : « Cela donne des statistiques policières peu fiables. C’est toujours mieux qu’il y ait une trace. » Il faut dire que déposer plainte pour des sommes inférieures à 100 euros peut sembler un peu lourd… « Justement, cela, les escrocs le savent parfaitement, rétorque Christophe Soullez. Ils prélèvent donc des petites sommes pour que cela passe inaperçu et que les gens ne se lancent pas dans des démarches policières. » En effet, la moitié des victimes déclarées ont subi un préjudice inférieur à 240 euros d’après le rapport.

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Pour éviter ces désagréments, Christophe Soulliez en appelle au bon sens, mais aussi à une plus grande vigilance : « Il faut installer un antivirus et le mettre à jour. Et vérifier ses relevés bancaires en ligne. » En outre, il souhaite, comme la Banque de France, que les sites commerçants se dotent de dispositifs anti-fraude, comme le 3D Secure, qui vous envoie un SMS pour confirmer votre achat. Mais ce dispositif, non obligatoire, ne concerne que 40 à 50 % des sites.

En attendant, faites donc attention à protéger tous vos terminaux reliés à Internet, surtout les smartphones et… les montres connectées, qui promettent d’être une cible de choix.