Les chats, nouvelle machine à cash
ANIMAUX•Icône indétrônable de la culture Web, le chat est devenu une source de revenus pour de nombreux secteurs d’activité…H.S.
Un film, des tasses, des T-shirts, des séances de dédicaces… Depuis la première photo postée de Grumpy Cat, ou le « Chat Grincheux », par le frère de sa maîtresse en septembre 2012, le félin (ou plutôt sa propriétaire) est à la tête d’un véritable empire commercial. Icône indétrônable de la culture Web, le chat est devenu au rythme de sa popularité grandissante, un atout qui peut s’avérer juteux pour les marques ou les propriétaires chanceux.
Mais n’est pas Grumpy Cat ou Lil’Bub qui veut. Sur Facebook, le félin à la moue boudeuse comptabilise presque 8 millions de fans. C’est treize fois plus que François Hollande et huit fois plus que Nicolas Sarkozy. Dans une interview accordée en 2014 au quotidien britannique Express, Tabatha Bundesen, l’heureuse propriétaire du chat, a affirmé avoir touché 64 millions de livres, soit près de 82 millions d’euros grâce à son animal.
Une somme qui s’explique notamment par l’engouement exponentiel des internautes pour les chats. Aujourd’hui, lorsque l’on tape l’occurrence anglaise « cat » sur YouTube, près de 24,3 millions de vidéos sont recensées, c’est vingt fois plus qu’en 2011. En France, le marché des animaux de compagnie est en croissance depuis dix ans tandis que les chats ont su s’imposer chez près de 11 millions de Français.
Culture Pub
Ce phénomène culturel a également suscité l’intérêt des publicitaires qui ont tenté de réutiliser les codes de vidéos de « LOLcat », voire de mettre en scène ces chats devenus star des internets. Grumpy Cat travaille désormais pour la firme de croquette Friskies tandis que Keyboard Cat, le chat mélomane le plus célèbre de la planète (ndlr : il est aujourd’hui décédé, la vidéo originale a été enregistrée par son maître en 1984 puis postée sur YouTube en 2007) a fait une apparition pour une publicité pour des pistaches. En France, plusieurs annonceurs ont choisi d’incorporer des chats dans leurs campagnes de pub.
Une démarche qui revêt un double avantage pour Clément Scherrer, planneur stratégique au sein de l’agence Buzzman : « Le chat est une figure de communication intéressante parce qu’il est ambivalent. Il est à la fois capable d’attendrir et d’user de son apparence si mignonne et il possède en même temps quelque chose d’inquiétant. On ne peut jamais savoir s’il est bienveillant ou pas à notre encontre. » Mais recourir aux chats ne suffit pas, encore faut-il avoir une bonne idée.