VIDEO. Quels sont les écarts de conduite les plus fréquents sur l'autoroute ?
SECURITE ROUTIERE•Malgré les campagnes de sensibilisation, les conducteurs prennent souvent des libertés avec les règles de conduite…
Delphine Bancaud
La peur du gendarme ne dissuade pas certains Français de commettre des impairs sur les routes. La preuve avec l’Observatoire Sanef des comportements sur autoroute rendu public ce jeudi. 20 minutes détaille les principales erreurs de conduite des automobilistes.
Sécurité routière : Pourquoi les Français conduisent-ils si mal dans les tunnels ?
Encore trop de conducteurs appuient un peu trop sur le champignon
Une bonne nouvelle d’abord : la vitesse moyenne des automobilistes sur l’autoroute s’établit à 127 km/h et respecte donc bien la limite des 130 km/h autorisés. « La bonne connaissance de la position des radars fixes, l’utilisation plus fréquente des régulateurs de vitesse et la conscience que les radars embarqués peuvent être actionnés sur l’autoroute explique ce constat », analyse Pascal Contremoulins, responsable de la sécurité routière du groupe Sanef.
Les fous du volant restent aussi très minoritaires puisque seulement 3 % des conducteurs en 2015 dépassaient les 150 km/h sur l’autoroute. Mais 37 % des automobilistes roulent encore au-dessus des 130 km/h autorisés et font des petits excès de vitesse. « Or il faut rappeler que plus un véhicule roule vite, plus le champ de vision du conducteur est rétréci et plus sa distance de freinage augmente. Ces conducteurs mettent donc leur vie et celle des autres en danger », souligne Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière.
Sécurité : La vitesse from sanef groupe on Vimeo.
La voie du milieu toujours squattée
Les mauvaises habitudes ont la vie dure. Alors que les conducteurs doivent rouler sur la voie de droite lorsqu’elle est libre, plus d’un sur trois occupe la voie centrale de manière abusive. « Sans doute estiment-ils que c’est plus confortable de rouler sur la voie du milieu. Mais ce manque de courtoisie et de respect des autres peut induire des comportements dangereux chez les autres conducteurs qui peuvent dépasser par la droite », souligne Pascal Contremoulins.
Par ailleurs déboîter sur deux voies présente des risques en raison des problèmes de visibilité et d’angles morts. En outre, 22 % des conducteurs restent sur la voie la plus à gauche et laissent les deux autres voies libres bien qu’ils pourraient se rabattre.
Le clignotant toujours zappé
C’est un petit réflexe régulièrement oublié. Ainsi en 2015, 35 % des automobilistes n’utilisent pas leur clignotant pour dépasser et 59 % ne s’en servent pas pour se rabattre. « Cela montre bien à quel point la sensibilisation est importante. Car en 2012 et en 2013, les campagnes de communication du groupe Sanef sur ce sujet avaient permis une amélioration sur ce terrain. Ainsi en 2014, la moitié des conducteurs se servaient de leur clignotant lors des manœuvres de rabattement et les trois quarts lors des dépassements », explique Pascal Contremoulins.
Trop de légèreté avec les distances de sécurité
Il y a des progrès dans ce domaine, mais ce n’est pas encore parfait. La majorité des conducteurs respectent bien les interdistances en laissant au moins 2 secondes, soit une centaine de mètres entre leur véhicule et celui qui les précède. Mais ces résultats sont inégaux selon les voies. Ainsi 17 % des automobilistes ne respectent pas les distances de sécurité sur la voie de droite, ils sont 16 % sur celle de gauche à ne pas le faire et 29 % sur celle du milieu.
Le respect des interdistances from sanef groupe on Vimeo.
Le téléphone tenu à la main encore une réalité
Au moins 4 % des automobilistes utilisent le téléphone à la main. Et encore, l’étude ne prend pas en compte les automobilistes qui l’utilisent sur les genoux pour envoyer un SMS… Or selon les chiffres de la Sécurité routière, un accident sur dix est lié à l’utilisation du téléphone au volant. Des chiffres qui laissent aussi présager la difficulté pour les Français à se passer des oreillettes, interdites depuis le 1er juillet. « Il faut arriver à ce que l’utilisation du portable en voiture soit rejetée socialement. Cette nouvelle interdiction va permettre de rappeler à quel point cela est dangereux », souligne Emmanuel Barbe.