Pas de cadavre, pas de coupable ? L’enquête sur la mort d’Agnès Le Roux est un peu plus compliquée que cela. La Cour de cassation doit se prononcer, ce mercredi, sur le pourvoi de Maurice Agnelet, condamné à 20 ans de prison pour l’assassinat en 1977 de son ancienne maîtresse au terme d’une procédure entamée il y a plus de trente ans.

Les faits : Maurice Agnelet condamné à 20 ans de prison

La plus haute juridiction française a la possibilité de mettre un point final ou d’ordonner un quatrième procès de cette affaire digne de l’étape du tour de France dans l’Alpe d’Huez (Isère). Un coup à gauche, un coup à droite… Maurice Agnelet a d’abord été acquitté en 2006 avant d’être condamné en appel, l’année suivante, à 20 ans de réclusion criminelle.

Début 2013, c’est la Cour européenne de droits de l’homme (CEDH) qui a donné un nouveau coup de guidon en estimant que l’ancien avocat niçois n’avait pas bénéficié d’un procès équitable. Résultat : nouveau procès en 2014 et nouvelle condamnation toujours à 20 ans de prison.

Une affaire à trois millions de francs

Il faut dire que l’affaire n’est pas simple. Riche héritière d’un casino niçois, Agnès Le Roux avait disparu en 1977, à l’âge de 29 ans. En creusant, les enquêteurs n’ont jamais retrouvé ni le corps ni la voiture de la jeune femme mais ont découvert qu’elle avait, quelques mois auparavant, vendu ses parts du casino à un concurrent pour trois millions de francs. Une somme qui s’est retrouvée après sa mort sur le compte de Maurice Agnelet, dont elle était la maîtresse.

L’Homme qu’on aimait trop

Incarné par Guillaume Canet dans un film consacré à l’affaire, Maurice Agnelet n’a jamais reconnu les faits. Il doit aujourd’hui son sort au témoignage de son ex-femme, Françoise Lausseure. Alors qu’elle lui avait fourni un alibi dans un premier temps, celle-ci est finalement revenue sur ses déclarations en 1999.

Alibi et contre alibi de son ex-femme

Mais lors du dernier procès, cette dernière n’a pu être auditionnée par la cour d’assises car elle réside aujourd’hui au Mexique. Un élément qui fait dire à la défense de Maurice Agnelet qu’il n’a pas eu toutes les chances de faire établir son innocence et fonde son pourvoi en cassation.

Procès Agnelet : Le témoin clé absent

Quelle que soit la décision de la plus haute juridiction, le frère d’Agnès Le Roux s’est, lui, déjà forgé son opinion. « Pour nous, c’est terminé, a ainsi indiqué Jean-Charles Le Roux. S’il y a un quatrième procès, nous n’y serons pas… »