Logements étudiants: Les loyers sont stables... sauf à Paris, Montreuil et La Rochelle
EXCLUSIF•«20 Minutes» dévoile ce jeudi les résultats d'une enquête de Century 21 sur les loyers des logements étudiants…Thibaut Le Gal
Les résultats du baccalauréat tomberont dans quelques jours. Mais une nouvelle épreuve attend déjà les étudiants. La recherche de logement pour poursuivre leurs études. 20 Minutes dévoile en exclusivité le baromètre des prix de l’immobilier étudiant, réalisé par le réseau Century 21*, dans les agences immobilières de près d’une centaine de villes en France.
« Cette tendance sur les loyers donne aux étudiants une idée du budget nécessaire qu’ils auront à consacrer au logement », explique Laurent Vimont président de Century 21. « Dans le parcours de combattants qui les attend, ces informations leur permettront aussi d’évaluer si le loyer se situe dans une fourchette de prix raisonnable ou non ».
Tendance stable ou à la baisse
« De manière générale, la tendance est stable ou à la baisse », poursuit Laurent Vimont. « Depuis deux ans, la montée du chômage entraîne un turnover résidentiel. Beaucoup d’appartements ne retrouvent pas immédiatement preneur après libération. Ce mouvement de location entraîne moins de tensions sur le parc locatif, et les loyers ont tendance à baisser. »
Autre raison avancée, les conséquences du dispositif Scellier. « Il a permis de produire des logements neufs, 110.000 par an entre 2009 et 2011, qui sont venus fournir le parc existant. De plus, les charges des logements BBC (Bâtiment de basse consommation), quatre moins inférieures à la normale, ont permis une baisse du loyer. »
Paris, une exception
Ainsi, les prix des loyers pour des superficies moyennes entre 20 et 40m2 sont en baisse dans les villes comme Grenoble (loyers charges comprises entre 320 et 400 euros), Toulouse (380-460), Dijon (280, 470), Nantes (370-490), Toulon (350-450).
Pour Marseille (400-600), Bordeaux (410-500), Clermont-Ferrand (300-400), Dijon (280-470), Lille (400-600), Lyon (450-550), Montpellier (380-460), Nice (440-610), Tours (300-400), Reims (390-450), Brest (280-320), Rouen (350-450), et Strasbourg (350-450), la tendance est à la stabilité.
Les seules tendances à la hausse sont à noter à La Rochelle (330-500), Montreuil (500-600), et Paris 6e (560-960) et Paris 7e (390-930). La capitale reste d’ailleurs une exception, insiste Laurent Vimont. « C’est l’endroit où les surfaces sont les plus petites et les loyers les plus élevés ».
« Se loger reste une galère pour les étudiants »
« Ces résultats s’inscrivent dans une logique générale de diminution des prix », constate Alexandre Leroy. « Mais se loger reste une galère pour les étudiants ». Le président de la Fage (Fédération des associations générales étudiantes) rappelle que le loyer représente 55 % de leur budget total, alors que pauvreté et précarité progressent dans cette catégorie.
Alexandre Leroy pointe du doigt le manque de logement social. « Seuls 10 % peuvent se loger au Crous. A côté de ça, le parc de logements sociaux de petites surfaces n’est pas augmentée et avec la crise, les étudiants sont mis en concurrence avec de jeunes couples, des jeunes actifs ou des retraités ».
Le gouvernement a prévu en mai 2013 de mettre en chantier 40.000 logements sociaux étudiants durant le quinquennat, dont la moitié en Ile-de-France. Le 9 avril dernier, 25 % des objectifs étaient réalisés. « C’est une bonne chose, mais ce n’est pas suffisant, notamment pour les étudiants qui n’ont pas de bourses et doivent se salarier », ajoute-t-il. La Fage demande l’encadrement des loyers, notamment pour les petites surfaces, et la généralisation de la caution locative étudiante.
*Loyers moyens constatés dans les agences du Réseau Century 21. Des variations, parfois importantes, peuvent être relevées dans certaines villes selon les quartiers ou « micro-marchés »