Les cantines des écoles de Perpignan ne serviront plus de viande de substitution au porc à la rentrée et les familles refusant cette viande devront s’inscrire à un menu végétarien, a-t-on appris mardi auprès de la mairie de la ville catalane qui confirme une information du quotidien L’Indépendant titrant « Perpignan dit stop aux menus de substitution ».

Les repas de substitution concernaient 25 % des repas servis l’an passé

Jean-Marc Pujol (Les Républicains, ex-UMP), maire de Perpignan explique son choix de recourir au menu végétarien : « Chacun sait que les menus de substitution avaient un caractère confessionnel et, au-delà du porc, des enfants ne mangeaient pas parce que la viande n’était pas halal : on jetait 300 kilos de viande par semaine, j’ai beaucoup étudié la question et je propose un menu végétarien, pour lequel il n’y a pas de prescription religieuse halal ou casher ». Le maire ajoute : « La décision a été prise il y a plus de trois mois et nous n’avons eu aucune contestation ». Selon L’Indépendant, plus d’un quart des 4.700 repas servis l’an dernier dans les écoles de la ville étaient des repas de substitution.

Le maire indique que près de 15 % des parents inscrivant actuellement leurs enfants à la cantine pour la rentrée prochaine ont fait le choix du menu végétarien (incluant œuf, steaks de soja et légumineux), malgré une contrainte non négligeable : une fois choisi, il doit être consommé quotidiennement au moins huit semaines (entre deux périodes de vacances scolaires), « pour des raisons logistiques ».

53 % des Français opposés au menu de substitution à la cantine

Une problématique qui fait débat

Le maintien ou la suppression dans les cantines scolaires de menus sans porc correspondant aux prescriptions religieuses juives et musulmanes, est devenu ces derniers mois source de polémique d’autant qu’en mars Nicolas Sarkozy, président des Républicains, s’était dit favorable à la disparition des menus sans porc, au nom de la laïcité. Par ailleurs, la création d’un menu végétarien dans les cantines scolaires a été proposée fin mars dans une tribune signée par des intellectuels, dont le moine bouddhiste et écrivain Matthieu Ricard. Les signataires écrivaient alors : « Le repas végétarien est celui qui convient au plus grand nombre - musulmans, juifs, chrétiens, athées ou autres » dénonçant la tentation « d’utiliser le porc ou la laïcité pour attiser la haine confessionnelle et diviser les Français ».

Le maire UMP de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret, venait de déchaîner une vive polémique en annonçant la suppression du menu de substitution dans les cantines scolaires de sa ville. Cette position était loin de faire l’unanimité à l’UMP, malgré l’appui de Nicolas Sarkozy. A gauche, le PCF dénonçait « une provocation scandaleuse » et une « tentative misérable de courir derrière le FN ». Juliette Méadel, porte-parole du PS parlait d'« une minable manœuvre politicienne » la taxant même d'« acte raciste ».