SECURITEVIDEO. Pour ses 50 ans, la BRI commande une (fausse) prise d’otage à la BNF

VIDEO. Pour ses 50 ans, la BRI commande une (fausse) prise d’otage à la BNF

SECURITELa prestigieuse brigade du 36, Quai des Orfèvres a fêté son jubilé ce mardi matin devant les autorités…

Trois terroristes se réfugient au 18e étage de la tour T2 de la bibliothèque nationale de France (BNF) après avoir ouvert le feu à l’arme de guerre au pied de la tour Eiffel. Immédiatement, des hommes de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) parviennent à neutraliser l’un d’entre eux. Puis un deuxième est abattu. Un hélicoptère dispose des tireurs d’élite sur une tour adjacente. Des policiers descendent en rappel le long de la paroi pour poser une caméra. Finalement, le troisième terroriste accepte de se rendre. Les otages sont sauvés.

Pour son 50e anniversaire, la BRI a opté pour un scénario proche de l’actualité. Sauf que ce mardi matin, les balles étaient à blanc et les autorités au premier rang, derrière un filet de sécurité en rubalise. L’occasion pour la prestigieuse brigade de la police judiciaire parisienne de montrer sa force d’intervention et ses moyens techniques développés : drone, équipes cynophiles, caméras-robots, dépiégeurs d’assaut… C’est l’antigang, équivalent au Raid à Paris, qui a sorti les otages de l’Hyper Cacher début janvier.


Intervention et investigation

« Nous étions en train de travailler sur les frères Kouachi, pour essayer de trouver d’éventuelles planques quand on nous a appelés pour partir sur l’Hyper Cacher », se souvient Georges Salinas, le chef adjoint de la BRI. La spécialité de cette brigade est, outre les interventions délicates en situation de crise, l’investigation et la recherche d’indices sur des malfaiteurs susceptibles de se livrer à des actes de criminalité organisée

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A l’origine, l’antigang avait été créé pour anticiper les actions des malfaiteurs. « Au lieu de partir du crime pour arriver aux criminels, on part des criminels pour arriver au crime avec en filigrane l’idée de prévention », avait coutume de rappeler François Le Mouël, premier chef de la BRI. Au fil des années, c’est surtout l’activité opérationnelle qui a pris le dessus, notamment l’assistance aux services de police quand ils rencontrent des obstacles majeurs dans leurs enquêtes (interpellations délicates, surveillances difficiles, malfaiteurs dangereux…). Avec un service d’une cinquantaine de policiers, la BRI comptabilise environ 200 affaires par an.

Le terroriste a été neutralisé. - W.M./20Minutes

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Habitués à travailler dans l’ombre, les hommes de la BRI ont été, à leurs dépens, projetés dans la lumière des caméras lorsque deux d’entre eux ont été soupçonnés d’avoir violé dans les locaux du « 36 » après une soirée bien arrosée, une touriste canadienne un soir d’avril 2014, ce qu’ils contestent. « C’est un dérapage individuel qui ne doit pas mettre en cause l’honneur de la brigade », défend aujourd’hui Georges Salinas.

Mesrine, frères Lascar, Coulibaly

Mais ce sont surtout les faits d’armes que retient la légende populaire. Parmi eux, figurent entre autres, la libération du baron Empain, la neutralisation de Jacques Mesrine en 1978, l’arrestation en 1986 de membres du « gang des postiches » après une attaque du Crédit Lyonnais ou encore en 2000, l’interpellation à Villemomble de malfaiteurs qui avaient attaqué un fourgon de la société Ardial. Plus récemment, la BRI s’est illustrée le 18 janvier 2012 lorsque les frères jumeaux Lascar, après avoir ouvert le feu sur le domicile de leur troisième frère, se retranchent chez eux à Pantin. Le 25 novembre 2014, des braqueurs s’attaquent à une bijouterie Cartier aux abords des Champs-Elysées. Après avoir pris la fuite, ils se réfugient chez un coiffeur qu’ils prennent en otage. La encore, la BRI en formation anti-commando (plus de 200 hommes) obtiendra alors leur reddition.

Un hélicoptère dépose des tireurs d’élite au sommet des tours voisines. - W.M./20 Minutes

Enfin, après les attentats de Charlie Hebdo, les hommes de la BRI interviennent pour la première fois en formation FIPN (Forces d’intervention de la police nationale) avec le Raid. Les premiers sont positionnés sur la partie latérale arrière, les seconds devant la porte principale. Au cours de l’opération, elle parvient à neutraliser Amedy Coulibaly. « Les gars y sont allés en sachant qu’il y avait de l’explosif et que si ça sautait, ils y passaient. Et aucun n’a tremblé. Il y a de quoi être fier d’eux », a expliqué à l’AFP le patron de la BRI, Christophe Molmy.