VIDEO. OGM: Un «agneau-méduse» s'est retrouvé dans l'assiette d'un Francilien par erreur
ALIMENTATION•Selon « Le Parisien », la viande est sortie d’un abattoir francilien en novembre 2014…Vincent Vanthighem
Elle s’appelait « Rubis ». Cette agnelle, génétiquement modifiée avec une protéine de méduse par l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), a été envoyée à l’abattoir et s’est donc retrouvée dans une assiette française à l’automne dernier. « Qui l’a mangé ? Interroge Le Parisien qui révèle cette affaire complètement folle ce mardi. Nul ne le sait. On sait juste que la viande est sortie d’un abattoir francilien en novembre 2014. »
Selon le quotidien, l’Inra – qui précise que « la consommation de cette viande ne présente pas de risques sanitaires » – a diligenté une enquête interne avant de saisir la justice la semaine passée pour « mise sur le marché d’un produit consistant en organismes génétiquement modifiés ou contenant de tels organismes ».
« L’Inra signale à la justice avoir introduit sur le marché un animal issu d’un programme de recherche http://t.co/hV3hVUucSM #CP — Inra (@Inra_France) June 23, 2015 »
Sur son site, l'Inra précise que «Rubis» avait été modifiée génétiquement avec une protéine de méduse dans le cadre d'un programme de recherche en cardiologie humaine. Pour s'assurer du succès de greffes cardiaques, les animaux sont couplés avec une protéine baptisée Green Fluorescent Protein. Celle-ci permet, comme chez les méduses, de rendre la peau fluorescente ou transparente afin d'analyser comment se comporte le système interne de l'animal.
Le « comportement délibéré » de deux agents
Après le scandale de la vache folle et celui de la viande de cheval dans les lasagnes, ce nouveau scandale de l’alimentation risque fort d’entacher la réputation de l’Inra pourtant connu pour son sérieux.
De fait, selon les premiers éléments révélés par Le Parisien, l’enquête interne laisse percevoir des actes de malveillance pour expliquer comment « Rubis » s’est retrouvée dans notre chaîne alimentaire alors qu’elle n’avait rien à y faire. D’après l’Inra, cette mise sur le marché résulterait de « comportements délibérés » de deux agents connus pour entretenir depuis plusieurs mois des relations conflictuelles.
Il aurait gardé le silence en attendant sa titularisation
C’est l’un de ses agents, début août, qui aurait ajouté « Rubis » au sein d’un cheptel d’animaux non génétiquement modifiés avant de l’envoyer à l’abattoir. Un autre agent qui se serait rendu compte de l’affaire aurait, de son côté, décidé de garder le silence dans l’attente de sa titularisation définitive au sein de l’Inra.
Las, finalement, l’un des deux agents aurait fini par prévenir sa hiérarchie de toute cette affaire plus d’une semaine après qu’un particulier est venu acquérir la bête à l’abattoir.
Difficile de remonter à l’acheteur de « Rubis »
Informé, l’Inra aurait alors mené une enquête interne avant de saisir le parquet de Meaux. « Les faits sont punissables d’un an de prison et de 75.000 euros d’amende », indique dans les colonnes du Parisien, Benoît Malpaux, directeur du site de l’Inra de Jouy-en-Josas (Yvelines). Le parquet de Meaux a transmis l'affaire au pôle de santé publique du Tribunal de grande instance de Paris.
Si la justice pourrait bien rapidement faire la lumière sur la chaîne de responsabilité, il semble beaucoup plus compliqué d’identifier l’acheteur qui s’est payé « Rubis ». « Dans le cas de vente à des particuliers, les exigences de traçabilité des abattoirs sont moins exigeantes », conclut Le Parisien.