SOCIETEGrand Ouest: Les éleveurs en colère s'en prennent aux grandes surfaces

Grand Ouest: Les éleveurs en colère s'en prennent aux grandes surfaces

SOCIETEL'opération, prise à l'initiative des Jeunes agriculteurs (JA), concernait la Normandie, la Bretagne et les Pays de la Loire...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

«C'est le plus fort mouvement de colère depuis une dizaine d'années», selon un agriculteur. Les éleveurs en colère s'en sont pris à la grande distribution dans la nuit de dimanche à lundi dans le grand Ouest, déchargeant des tonnes de déchets devant les accès de nombreux centres commerciaux afin d'exiger une remontée du prix d'achat de leurs produits.

L'opération, prise à l'initiative des Jeunes agriculteurs (JA), concerne la Normandie, la Bretagne et les Pays de la Loire, a indiqué David Bourdin, président des JA de la Sarthe. Près d'une cinquantaine de grandes surfaces devaient être visées pendant la nuit dans ce seul département, a-t-il précisé, disant s'attendre à ce que près de 200 enseignes soient «visitées» dans l'ensemble des Pays de la Loire, et jusqu'à 700 dans tout le grand Ouest.

Ils dénoncent «la pression de la grande distribution»

«La situation est catastrophique dans le grand Ouest. Ca fait des mois qu'on vend à perte», a-t-il déclaré, dénonçant «la pression de la grande distribution» sur les prix versés aux producteurs, particulièrement pour le lait, le porc et le boeuf. «Dans le lait, certains producteurs vendent leur litre à 26 centimes alors que le prix de revient atteint au moins 34 centimes», a ajouté M. Bourdin.

A Châteaubourg (Ille-et-Vilaine), une commune située à une vingtaine de km à l'est de Rennes, les agriculteurs ont déversé huit remorques de débris en tout genre -pneus, palettes, gravats, fumier- devant l'accès des livraisons d'un supermarché Leader Price, avant de bloquer également le parking sous l'oeil des gendarmes.

«L'agriculteur n'arrive plus à vivre de son métier»

Dans l'agglomération de Caen, des hypermarchés Carrefour et Leclerc ont également été visés, a constaté un photographe de l'AFP. «Si on ne fait rien, l'élevage va disparaître de nos régions», a dénoncé un manifestant à Châteaubourg. «On arrive à un stade où l'agriculteur n'arrive plus à vivre de son métier.»

Les éleveurs s'en sont pris ponctuellement aux grandes surfaces ces dernières semaines dans le grand Ouest mais c'est la première fois qu'ils agissent simultanément dans l'ensemble de la région.