Raffarin prône l'intégration de familles d'étrangers dans des zones rurales en voie de désertification
IMMIGRATION•Selon Jean-Pierre Raffarin, «il faut reconstruire une pensée de l'immigration. Pour cela, il faut repenser Schengen, harmoniser l'Europe»...20 Minutes avec AFP
Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre (Les Républicains), propose d'intégrer des familles d'étrangers dans les zones rurales où se pose un problème de déficit démographique, familles qui viendraient ainsi «sauver des territoires».
«Nous avons dans notre monde rural un déficit démographique important. Très souvent, on ferme des écoles. On pourrait très bien en sauver un grand nombre en faisant en sorte qu'une, deux ou trois familles puissent venir dans un certain nombre de villages», a affirmé le sénateur de la Vienne, lors de l'émission Preuves par trois, de Public Sénat/Dailymotion/AFP.
«Il faut reconstruire une pensée de l'immigration»
«On ferait en sorte que l'étranger, au lieu de venir déranger, vienne sauver un territoire, participe à une dynamique. Si c'est à doses humainement acceptables par les uns et par les autres, l'intégration est globalement réussie».
Selon Jean-Pierre Raffarin, «il faut reconstruire une pensée de l'immigration. Pour cela, il faut repenser Schengen, harmoniser l'Europe. J'ai une position humaniste des problèmes mais je ne veux surtout pas nier les problèmes qui sont posés dans un certain nombre de quartiers où on a de la concentration et du communautarisme», a-t-il ajouté. Il estime «utile d'ouvrir le débat maintenant» sur le droit du sol, comme a commencé à le faire Nicolas Sarkozy, président du parti Les Républicains.
«Une situation de tension très préoccupante»
Il y a en France «une situation de tension très préoccupante. Il y a un sentiment comme quoi l'étranger pourrait être menaçant. Ca, c'est très grave. Il faut lutter contre ce sentiment-là».
«Il ne faut pas laisser s'installer dans le pays, avec cette vague migratoire, un sentiment qui serait contraire aux valeurs de la France. Pour cela, il faut en parler. Cacher les problèmes ne signifie pas qu'on est capable de les résoudre. Je suis favorable au droit du sol mais il y a peut-être un certain nombre de cas où il pourrait y avoir un débat ouvert sur le sujet», a-t-il dit.
Il s'agit pour lui de «montrer aux Français que tout ce que nous avons dit sur l'immigration il y a 20 ans doit être aujourd'hui revisité car le niveau de l'immigration n'est plus du tout le même».