Viande bovine: Les éleveurs bloquent les abattoirs et revendiquent de meilleurs salaires
AGRICULTURE•Une table ronde est prévue ce mercredi au ministère de l'Agriculture pour évoquer la crise de la filière bovine...20 Minutes avec agences
A quelques jours d’une réunion au ministère de l’Agriculture [prévue mercredi], la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) veut faire entendre sa voix, et mène, depuis ce dimanche des actions dans une série d’abattoirs à travers la France afin de protester contre la baisse du prix de la viande de bœuf.
Mi-mai, une première réunion entre le ministère et les professionnels du secteur avait tourné court, occasionnant plusieurs opérations « coup de poing » des éleveurs bovins dans plusieurs abattoirs.
Dans un communiqué publié ce dimanche, la FNSEA, qui s’inquiète de la situation, indique : « cette pression sur les prix aboutit à la perte de rentabilité des exploitations, à une dégradation sans précédent de l’économie de nos producteurs et à un désespoir grandissant dans nos campagnes ».
Interrogé par Le Monde, Jean-Pierre Fleury, le président de la Fédération nationale bovine (FNB) rappelle que «les éleveurs français n’ont plus de revenus. Ils sont incapables de régler les échéances bancaires». Selon lui, les éleveurs français sont payés «20 centimes de moins au kilo que les éleveurs allemands, polonais ou irlandais». Principalement pointés du doigt, les abatteurs qui d'après lui, vendraient 95 % de la viande bovine dans les rayons de la distribution provient de ces abatteurs mais ne feraient pas d'effort sur les prix pratiqués.
« Blocage des #abattoirs partout en France pour débloquer les prix ! #SauvezlElevage @JeunesAgri @EleveursBovins pic.twitter.com/A1g1z6IH1E — La FNSEA (@FNSEA) June 15, 2015 »
Une quinzaine d’abattoirs bloqués dans plusieurs régions
Au total, une quinzaine d’abattoirs ont, dès dimanche, été bloqués dans une dizaine de régions. Le blocage a débuté avec l’abattoir de Castres (Tarn) où une cinquantaine d’éleveurs de Midi-Pyrénées, du Languedoc-Roussillon et de l’Aquitaine étaient rassemblés dans l’après-midi. Vers 15 heures, les éleveurs ont bloqué avec de la terre et un tracteur les deux entrées principales de l’abattoir, selon cette source.
En Rhône-Alpes, le blocage de l’abattoir de Roanne a commencé dans l’après-midi du dimanche à l’aide d’engins agricoles, selon des sources syndicales. Objectif : bloquer les entrées et sorties de camions sur ce site spécialisé dans l’abattage de vaches à viande de race charolaise.
En Auvergne et dans le Limousin, l’abattoir d’Egletons (Corrèze) ne sera pas concerné, les agriculteurs se concentrant sur celui de Villefranche d’Allier. En Poitou-Charentes, l’abattoir de Bressuire (Deux-Sèvres) sera bloqué ce lundi à partir de 20h00.
Dans le Nord-Pas-de-Calais et Picardie, la FRSEA et les Jeunes Agriculteurs ont appelé au blocage de l’abattoir de Feignies (Nord) avec l’installation d’un barrage à partir de 21h00. Enfin, des barrages étaient aussi en place dimanche soir devant quatre abattoirs, dans la Sarthe, dans le Maine-et-Loire et en Vendée, selon une source syndicale.
D'après Jean-Pierre Fleury, 19 abattoirs étaient bloqués ce matin. Celui-ci espère que le blocage s'étendra à 20 établissements d'ici ce soir.
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