Orthographe: Quelles sont les bêtes noires des Français?
Orthographe•Selon le premier baromètre sur le niveau d'orthographe des Français dévoilé ce jeudi, les Français auraient de plus en plus de mal à écrire sans fautes...Lison Lagroy
Zéro pointé. En 2015, les Français font de plus en plus figure de cancres. Si en 2010, 51 % maîtrisaient les règles fondamentales d’orthographe, aujourd’hui, ils ne sont plus que 45 %. A l’origine de cette baisse de niveau, l’augmentation des erreurs grammaticales, pointée par le premier baromètre Voltaire.
Beaucoup de fautes de grammaire
La langue française distingue en effet deux types de fautes : les fautes grammaticales, à savoir la façon d’écrire un mot en conformité avec une règle de grammaire (accords, conjugaison…) et les fautes lexicales, qui concernent la façon d’écrire un mot en conformité avec l’orthographe du dictionnaire.
Si le correcteur orthographique peut être une grande aide pour les erreurs lexicales, il est moins fiable sur les erreurs grammaticales, qui nécessitent d’étudier les liens entre les mots et d’appliquer une règle. Or parmi les 84 règles orthographiques de base étudiées par le baromètre Volaire, ces règles grammaticales sont de loin les plus difficiles à acquérir pour les Français
Le participe passé suivi d’un infinitif, une « règle vicieuse »
En tête des difficultés relevées figure le participe passé suivi d’un infinitif (dit-on « les enfants que j’ai entendu crier » ou « les enfants que j’ai entendus crier » ?). Pourtant, c’est ce qui est demandé aux collégiens dans le cadre du projet Voltaire. : « cette règle est vicieuse ! » plaisante Pascal Hostachy, responsable du projet.
Viennent ensuite la règle sur l’emploi de l’indicatif ou du conditionnel (doit-on dire « je ferai » ou « je ferais » ?) et celle sur l’accord de l’adjectif qualificatif (« des comptables compétent » ou « des comptables compétents » ?). Autres casse-tête grammaticaux : quel temps doit-on employer après « si » (« s’il neige, je prendrai mes skis » ou « s’il neige, je prendrais mes skis » ?) Ou encore le dilemme entre l’emploi du participe passé ou de l’infinitif (dit-on « il a mangé » ou « il a manger » ?)
Mais rassurez-vous, il existe des règles plus faciles à acquérir. Parmi elles, écrire « langage » et non « language », « un employé » au lieu d’« un employer », choisir la bonne orthographe parmi « dévelopement », « dévellopement », ou « développement, employer « hormi » ou « hormis » et écrire « crée » ou « créée ».
Les fautes influent sur la vie réelle
Pourquoi la vigilance générale baisse-t-elle vis-à-vis de l’orthographe, d’autant de la part de celui qui écrit et de celui qui lit ? Selon cette étude, deux facteurs pourraient : la démocratisation de la communication instantanée qui créé une confusion (langage SMS) mais aussi la baisse du nombre d’heures d’enseignement de français à l’école primaire.
Pourtant, ces fautes d’orthographe peuvent influer dans la vie réelle, comme le rappelle Sandrine Campese, l’auteur de 99 dessins pour ne plus faire de fautes : « Imaginez, vous payez d’avance dans un magasin : le vendeur écrit « a payer » sur le bon au lieu de « a payé ». Quand vous y retournez, ce n’est plus le même vendeur. Celui-là vous demande donc de payer, alors que vous l’avez déjà fait ! ».
>>EN IMAGES : 21 illustrations pour ne plus faire de fautes en français