Un petit Post-it pour une grosse polémique. Lundi, des migrants ont été expulsés de la Halle Pajol à Paris sans ménagement. Plusieurs élus sur place parlent même de violences de la part des policiers, qui auraient frappé certains militants et migrants. Mardi, des Parisiens se sont rassemblés dans le 18e arrondissement pour apporter leur soutien à ces migrants.

Une autorisation officielle pour dormir dehors ?

Mais les critiques pleuvent également depuis lundi et la publication sur Twitter d’une photo énigmatique. Celle d’un Post-it, qui appartenait à l’un de ces migrants expulsés lundi, où on lit : « Monsieur a rendez-vous à l’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides, ndlr) pour sa demande d’asile, veuillez l’autoriser, pour un court temps, à dormir où il veut dehors. Merci ! » Avec le sceau de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), direction territoriale à Lille juste en bas du court message. Depuis, les doutes et les interrogations sur cette « autorisation à dormir dehors » pleuvent sur les réseaux sociaux.

C’est le conseiller parisien Pascal Julien (EELV), présent lors de l’expulsion de lundi, qui a semble-t-il dévoilé cet étonnant message sur une photo.

« Ce que la pref donne aux #réfugiés interpellés à Pajol : un post it qui dit :… pour un certain temps à dormir dehors ! pic.twitter.com/g0FBhxefAo — Pascal JULIEN (@PJulien18) June 8, 2015 »

Selon un journaliste de Libération, Sylvain Mouillard, ce document ne serait pas un faux :

« Ce post-it n’est dc pas un fake. Donné par un agent de l’Ofii qui a "cru bien faire", selon une source officielle. pic.twitter.com/qwD02qii3t — SylvainMouillard (@SMouillard) June 9, 2015 »

La conseillère de Paris Front de Gauche Danièle Simonnet s’est, elle, offusquée d’un tel mépris :

« Ce postit est de Lille & pas Paris ms montre déni du droit hébergement http://t.co/9STl54gzW1 @RafAvelo @GallaBridier pic.twitter.com/3B4d1PzO02 — Simonnet Danielle (@Simonnet2) June 8, 2015 »

Invité sur i-Télé, Patrick Kanner, le ministre de la Ville a défendu les services de l’Ofpra. L’administration « ne délivre pas de tels sauf-conduits », « cela ne se passe pas comme ça », a avancé le ministre sur la chaîne d’info en continu. Et le ministre de faire une hypothèse : « Peut-être que ce sauf-conduit a été acheté par ces malheureux migrants. »