Réforme du collège: Valls se démène pour défendre Najat Vallaud-Belkacem
EDUCATION•Sur France Culture ou sur le site de «Libération», le Premier ministre a fait de la pédagogie pour expliquer l’intérêt de changer l’organisation des années collège…D.B. avec AFP
Le Premier ministre est sur tous les fronts pour faire rempart aux attaques subies par Najat Vallaud-Belkacem sur la réforme du collège.
Cherchant à minimiser la grogne autour de ce texte, vivement attaqué par les intellectuels et la droite, il a rappelé lundi sur France Culture qu’il était « difficile de réformer l’école parce qu’elle est au cœur de la construction républicaine, parce que depuis que Jules Ferry a construit l’école de la République, chaque fois qu’on parle de l’école, il y a des débats. »
Pour lui le débat qui agite aujourd’hui le monde éducatif est surtout une expression du conflit que se livrent la droite et la gauche sur l’éducation : « derrière cela, il y a deux conceptions qui s’affrontent, entre l’idée d’une école pour tous et une école seulement pour certains », a-t-il estimé, faisant référence aux propositions de l’ancien ministre UMP Bruno Le Maire.
Une tribune sur liberation.fr
« Il y a là une autre conception d’une école, qui elle est inégalitaire, qui ne donne pas les chances pour tous. Nous voulons, nous, élever le débat, nous voulons élever le niveau pour tous les élèves », a-t-il ajouté, estimant que l’autonomie accordée aux collèges pour 20 % du temps dans le cadre de la réforme constitue « une véritable révolution ».
La veille, Manuel Valls avait déjà manifesté son soutien à la ministre de l’Education, dans une tribune publiée sur le site de Libération. Faisant le constat que notre école « est devenue l’une des plus inégalitaires d’Europe. C’est-à-dire qu’elle avance à rebours de sa promesse initiale », il a souligné la nécessité d' « agir ».
« La réforme du collège en est une nouvelle étape. Elle est portée avec courage et sens du dialogue par Najat Vallaud-Belkacem, première femme ministre de l’Education nationale. Elle sait de quoi elle parle - pour en être un exemple - quand elle défend une école moteur de l’ascension sociale », écrit-il à propos de sa ministre, objet de nombreuses attaques à droite.
Des critiques qui le surprennent
« Beaucoup de contrevérités ont été dites sur cette réforme », a-t-il déploré. « Quand on permet à 100 % des élèves d’apprendre une seconde langue vivante dès la 5e - contre, aujourd’hui, 16 % d’élèves en classes bi-langues et 11 % en classes européennes ; quand on démocratise l’accès au latin et au grec ; quand on permet à tous les élèves, y compris les plus fragiles, les plus timides, de prendre de l’assurance et de progresser, on tire tous les collégiens vers le haut. On est donc fidèles à l’école de la République », estime-t-il.
« J’écoute les critiques. Elles me surprennent (…) Le débat n’est pas entre élitisme et égalitarisme. Il est entre ceux qui pensent que certains peuvent réussir uniquement si l’on condamne une partie de nos enfants à l’échec, et ceux qui pensent que tous peuvent - et méritent - de réussir. Entre une vision conservatrice de l’école, et une vision réellement républicaine, à la fois exigeante, méritocratique et généreuse », a-t-il insisté.
« J’invite, plutôt que d’utiliser l’école - ce bien commun - à des fins partisanes, à nous retrouver sur l’essentiel : l’intérêt de nos enfants. C’est la seule chose qui doit compter », a-t-il conclu.