TERRORISMEMenace djihadiste: «La réponse n'est pas à l'échelle de la menace», estime Eric Ciotti

Menace djihadiste: «La réponse n'est pas à l'échelle de la menace», estime Eric Ciotti

TERRORISMELe président du conseil départemental des Alpes-Maritimes estime que la France dispose de moyens insuffisants...
20 Minutes avec AFP

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«Aujourd'hui, très clairement, nous ne disposons pas de moyens suffisants pour faire face à la menace». Eric Ciotti (UMP), président de la commission d'enquête parlementaire sur la surveillance des filières et des individus djihadistes, a estimé dimanche que la France n'avait pas de moyens suffisants pour affronter cette menace.

Sur France 5, le président du conseil départemental des Alpes-Maritimes, dont la commission rendra son rapport fin mai, a déclaré: «Nos services étaient calibrés pour surveiller 40 à 50 individus qui allaient en Afghanistan ou au Pakistan», a-t-il argumenté. «Aujourd'hui, il y en a 1.500 qui sont dans les filières irako-syriennes et environ 3.000 qui émettent des signaux plus ou moins dangereux sur Internet».

«Il faut arrêter une forme de naïveté»

«Le gouvernement -et ça va dans le bon sens- a annoncé des effectifs supplémentaires, il en faut beaucoup plus», a insisté Eric Ciotti. «Il faut plus de moyens matériels, plus de moyens pour la justice. Le pôle judiciaire du parquet anti-terroriste est aujourd'hui saturé», a insisté le responsable d'opposition.

«La réponse n'est pas à l'échelle de la menace», qui est «maximale», selon lui. Or les renforts alloués à la sécurité intérieure «sont prélevés sur d'autres corps de police». Interrogé sur la communication autour de l'attentat déjoué à Villejuif (Val-de-Marne), il a observé : «On estime que depuis 2002 presque une cinquantaine d'attentats l'ont été. Personne ne s'en est vanté».

Il a observé qu'en matière de lutte contre les djihadistes, Londres est allée «beaucoup plus loin», en interdisant par exemple le retour des binationaux. «Ils procèdent à des déchéances de nationalité, presque une centaine». «Il faut arrêter une forme de naïveté», a demandé le député qui propose notamment des centres de rétention ad hoc car «à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles».