Dieudonné sera-t-il expulsé de son théâtre?
JUSTICE•Les propriétaires du théâtre estiment que les locaux sont aujourd'hui occupés «sans droit ni titre»...20 minutes avec AFP avec V.V.
La justice se penche à nouveau mardi, après plusieurs renvois, sur la demande d'expulsion du polémiste controversé Dieudonné du théâtre parisien de la Main d'Or, que demandent les propriétaires de cette salle où il se produit depuis 15 ans.
Ces derniers estiment que les locaux sont aujourd'hui occupés «sans droit ni titre», car la société Bonnie Productions, qui produisait les spectacles de Dieudonné et a signé en 2010 un bail de neuf ans l'autorisant à exploiter le théâtre, a été radiée du registre du commerce et des sociétés «pour cessation d'activité» en 2013.
Les propriétaires, qui ont acquis les lieux en 2011 en reprenant le bail en cours, disent ignorer «qui exploite le théâtre, mais il semblerait bien que ce soit la société Les Productions de la plume», possédée à parts égales par la mère et la compagne de Dieudonné.
Contacté par 20 Minutes, lundi, François Danghléant, l’avocat de Dieudonné, a indiqué qu’il allait à nouveau demander le renvoi de l’audience. «Nous avons précédemment demandé la récusation de plusieurs juges désignés pour traiter cette affaire. Cette question de la récusation n’ayant toujours pas été purgée, nous allons à nouveau demander le renvoi», a-t-il expliqué, assurant par ailleurs que son client ne serait «sans doute pas présent» ce mardi au palais de justice.
Dieudonné pourrait être banni du théâtre parisien de la Main d'or
Les raisons de la procédure font débat
L'avocate des propriétaires, Dominique Cohen-Trumer, avait assuré lors d'une précédente audience que l'action en justice de ses clients n'avait aucun lien avec les violentes polémiques autour de Dieudonné et que leur seule motivation était «que le co-contractant ne respecte pas le contrat ».
Les avocats du polémiste avaient de leur côté dénoncé une procédure «de type section spéciale», assurant qu'il s'agissait uniquement de «virer Dieudonné».
Le polémiste aux multiples démêlés judiciaires a récemment été condamné à deux mois de prison avec sursis pour apologie d'actes de terrorisme pour avoir posté un message «Je me sens Charlie Coulibaly» au soir des gigantesques manifestations en France après les attentats de janvier et à 22.500 euros d'amende pour des propos antisémites dans un de ses spectacles.