«La Voix du Nord» dévoile le récit d'un des surveillants pris en otage par Redoine Faïd en 2013
PRISON•L'homme, traumatisé, raconte comment le célèbre braqueur a réussi à s'évader de la prison de Sequedin...O.G.
«Tous les jours j’y pense». Les confidences d’un des surveillants pris en otage par Redoine Raïd sont publiées par La Voix du Nord ce lundi. Le 13 avril 2013, ce célèbre braqueur s’évade de la prison de Sequedin avec arme et explosifs. Prenant en otage quatre surveillants.
Evasion de Sequedin: Redoine Faïd, un braqueur insaisissable
«Je me disais Ils font une simulation, un exercice»
Ce cinquantenaire aguerri raconte qu’il était en poste aux parloirs le jour de la spectaculaire évasion. Et s’apprêtait à faire sortir 22 détenus. «La collègue ouvre la porte, et là, Redoine Faïd la met en joue, explique l’homme traumatisé, qui n’avait rejoint la maison d’arrêt que depuis une semaine. Il la plaque au sol, tire en l’air. Moi, j’étais là, plaqué contre le mur. Je me disais Ils font une simulation, un exercice. C’est quand il a fait sauter la première porte que j’ai réalisé. La détonation, ce n’était pas du semblant!», raconte le surveillant très éprouvé au quotidien du Nord.
L'évadé monte dans une voiture sur l'A25
Devant le dernier sas, l’évadé arrive à passer entre les barreaux de la porte déformés par les tirs. Pas les surveillants. Alors Radoine Faïd exige qu’ils se déshabillent. «Je me suis retrouvé en chaussettes», confie le surveillant qui doit porter un appareil auditif, comme l’un de ses collègues, depuis la prise d’otage à cause des détonations. Mais c’est un coup de pied de l’évadé qui fait céder la porte.
Les cinq hommes courent jusqu’à l’A25. Où le braqueur rejoint une voiture. Les quatre otages sont obligés de s’allonger dans un fossé, où ils pensent qu’ils seront exécutés. «Là, il n’avait plus besoin de nous, j’ai pensé qu’il pouvait tirer», reprend le surveillant dans les colonnes du quotidien. L’évadé embarque avec un sac d’armes et l’un des surveillants otages, qu’il laissera partir un peu plus loin.
Ce témoin de première ligne, hospitalisé, est toujours en arrêt accident du travail deux ans après l’évasion. Suivi par la cellule psycho-traumatisme, il n’envisage pas de retourner travailler dans une prison.