VIDEO. Crash en Argentine: Le récit de l'accident par les sportifs témoins de l'accident
«DROPPED»•Alain Bernard, Philippe Candeloro et Anne-Flore Marxer ont livré leur récit du drame qui a coûté la vie à dix personnes sur le tournage du jeu d'aventure de TF1...O.G. avec AFP
Les rescapés de l'équipe de tournage de l'émission Dropped endueillé par l'accident qui a coûté la vie à dix personnes, doivent être entendus jeudi par les enquêteurs argentins. Une trentaine de Français en tout pourraient être auditionnés. Plusieurs témoins ont livré leur récit des événements.
«On a vite compris que ce n'était pas un, mais deux hélicos»
Le nageur Alain Bernard a confié à l'AFP vivre «un mauvais cauchemar», évoquant «un accident aussi con et tragique qu'un autre». Et il a raconté comment il a vécu le drame aux premières loges. «Tu entends l'hélicoptère s'éloigner et puis d'un coup, tu entends un bruit et ensuite tu n'entends plus d'hélicoptère. Tu arrives sur place, tu vois les hélicoptères en feu. Tout ça, c'est marqué et ça le sera à vie. C'est violent», a-t-il raconté, interrogé depuis l'hôtel de l'équipe, à Villa Union.
Récit semblable pour le patineur Philippe Candeloro qui confie à l’AFP: «J'étais dans le camion et j'attendais notre rotation. J'ai vu les hélicos décoller. Ils ont fait une première boucle puis ils se sont éloignés. Au bout de quelques secondes, on a entendu un clac. Les hélicoptères qui se rentraient dedans, mais pas de boum. On a pensé qu'il était arrivé quelque chose à un hélico. On a vite compris que ce n'était pas un, mais deux hélicos.»
«Nos amis, ils n'ont pas pu souffrir»
Et le patineur de raconter l’impuissance des témoins, qui n’avaient rien pour aider leurs camarades. «On s'est précipité sur le lieu de l'accident et quand on est arrivé, les appareils étaient en flammes. On voulait les aider mais on était impuissant devant les flammes. On n'avait pas d'eau, pas d'extincteur. C'était au milieu de broussailles. Tout est allé très vite. Nos amis, surtout ceux qui avaient les yeux bandés, ils n'ont pas pu souffrir.» Le concept de l'émission requerrait en effet que les concurrents soient déposés les yeux bandés dans un lieu inconnu.
L’émotion partagée
Que faire pour surmonter le traumatisme? Toute l’équipe, très choquée, est suivie par deux psychologues français arrivés mercredi soir à Villa Union. «Je me réveille avec les images de ce que j'ai entendu et pu voir sur les lieux de l'accident, et cette impuissance», avoue Candeloro. Et de glisser: «On espère rentrer le plus vite possible pour retrouver nos familles.»
De son côté, Anne-Flore Marxer, championne de snowboard, parle d’«un moment d'horreur» sur RMC Sport. «C'est très dur, on est tous très choqués, très atteints. Heureusement, on est tous ensemble, on essaye de se serrer les coudes.» Et souligne que toute l’équipe prenait son pied sur ce tournage. «J'espère avoir l'occasion de serrer très fort dans mes bras les familles et les proches et leur dire qu'on était tous très heureux d'être là, qu'on montait dans l'hélicoptère avec le sourire aux lèvres et le bonheur dans le cœur.»
Les conditions de sécurité en question
Le patineur estime que les conditions de sécurité étaient optimales sur le tournage. «Pour la production, la sécurité était une priorité. On pouvait à peine se faire une égratignure. On a retardé de six heures une expédition car les pilotes disaient que les conditions n'étaient pas optimales pour voler. Ce n'était pas des cow boys.»
Une impression partagée par Alain Bernard: pour lui, la production «n'y est pour rien», souligne le nageur au micro de RTL. «On ne peut pas dire qu'il faut arrêter ces jeux. Sinon, vous arrêtez de prendre l'avion, l'hélicoptère, la voiture, vous ne sortez plus en vélo, vous ne faites plus rien de votre vie.»