VIDEO. Une femme de 92 ans annonce à la radio qu'elle aura recours au suicide assisté
FIN DE VIE•Gemma a confié ce lundi à Europe 1 les raisons pour lesquelles elle souhaitait aller mourir en Suisse...Delphine Bancaud
Elle préfère décider de sa vie, plutôt que de laisser sa vie décider pour elle. Sur Europe 1, Gemma, 92 ans, raconte qu'elle a choisi d'avoir recours au suicide assisté, alors que la proposition de loi PS-UMP sur la fin de vie va être discutée ce mardi l'Assemblée. Celle-ci vise à instaurer un droit à une «sédation profonde et continue» jusqu'à la mort, mais pas le droit au suicide assisté.
D'où le projet de la vieille dame, d'aller finir ses jours en Suisse, lorsque sa maladie empirera. «J'ai une multi-pathologies assez grave, qui peut s'aggraver d'un moment à l'autre et entraîner un manque d'autonomie complet. Indépendamment des questions de souffrance, je deviendrai totalement dépendante. Si je ne peux plus me déplacer ou si je perds les facultés cognitives, ça ne me sera pas supportable», explique-t-elle.
«Ça coûte 10.000 euros»
Après s'être renseignée auprès de l'ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité), Gemma a fait des démarches pour mourir en Suisse. «On m'a demandé des preuves, des certificats médicaux prouvant dans quel état j'étais», indique-t-elle. «Ça coûte 10.000 euros», précise-t-elle, en jugeant anormal que cette possibilité de passer dans l'au-delà soit une question de moyens.
Mère de deux enfants, Gemma ne cache pas les difficultés qu'elle a eues à faire accepter sa décision à ses proches. «Mes enfants font un peu la grimace», avoue-t-elle. Mais pas question de devenir une charge pour ses proches. «A partir du moment où l'on décide que l'on ne veut plus vivre, ce n'est pas la peine d'attendre», justifie-t-elle, en fustigeant la proposition de loi sur la fin de vie qu'elle juge «un peu hypocrite». Une volonté de rester libre...jusqu'au bout.
Suicide assisté : Gemma, 92 ans, ira mourir en... par Europe1fr