VIDEO. Sivens: Les gendarmes ont évacué les derniers zadistes
SOCIETE•Douze personnes ont été interpellées et placées en garde à vue. Peu avant cette intervention, le conseil général du Tarn avait voté pour la réalisation d'un barrage réduit et exigé l'expulsion sans délai des occupants du site...M.B. avec Julie Rimbert
Les gendarmes ont mis fin vendredi après-midi à l'occupation du site de Sivens (Tarn) par des zadistes, en s'emparant d'une trentaine de récalcitrants. Douze personnes ont été interpellées et placées en garde à vue, et les forces de l'ordre n'avaient pas recensé de blessés à 14h45, a précisé une source proche du dossier.
Crédit Julie Rimbert/20 minutes
Tandis que plusieurs des interpellés étaient menottés, le gros de la troupe était escorté vers la sortie de la zone par les gendarmes. Trois derniers zadistes restaient perchés à 12 mètres de haut sur un échafaudage, et une équipe spécialisée de la gendarmerie devait se charger de les faire descendre.
Crédit Julie Rimbert/20 minutes
Il s'est passé environ deux heures entre l'entrée sur le site des gendarmes et la prise de contrôle de la zone par les gendarmes mobiles qui étaient plus de 300 mobilisés cette semaine pour empêcher les heurts entre pro et antibarrages puis pour expulser les zadistes.
Crédit Julie Rimbert/20 minutes
Dans la matinée, le conseil général du Tarn avait voté pour la réalisation d'un barrage réduit et exigé l'expulsion sans délai des occupants du site.
Une partie de la quarantaine de zadistes occupant le site avaient replié leurs tentes et triaient leurs affaires vendredi matin tandis que de source préfectorale ont indiquait que plusieurs avaient déjà accepté de quitter la zone. Quatre zadistes avaient accepté de sortir volontairement de la Zad, avec l'assurance d'être protégés des agriculteurs qui encerclent le site du projet de barrage, a indiqué une source préfectorale.
«On a été roulés»
«Je suis sortie de la Zad ce matin, je voulais essayer de rentrer. On devait négocier avec le sous prefet pour l’évacuation des animaux, des brebis et des ânes, mais comme la dernière fois à Gaillac on a été roulés. On va pas lâcher la zone, ca va durer et s’amplifier», a indiqué Camille, une zadiste interrogée par 20 Minutes.
«Ceux qui continueraient sur le terrain à s'opposer à la légitimité des élus du territoire, qui ne respecteraient pas l'Etat de droit, qui ne voudraient pas que les choses s'apaisent, doivent savoir qu'ils trouveront une réponse extrêmement déterminée, extrêmement ferme de l'Etat, aucune action contre la démocratie ne pourrait être tolérée», a fait savoir le Premier ministre Manuel Valls.
Dans la foulée, les ministres de l'agriculture Stéphane Le Foll et de l'Ecologie Ségolène Royal ont salué la décision du conseil général du Tarn. Même son de cloche de la FNSEA qui reconnaît le «courage» manifesté, «dans un contexte tendu», par le Conseil général du Tarn, qui a accepté de réduire le projet de retenue d'eau à Sivens. Le premier syndicat agricole se félicite dans un communiqué du «retour à la légalité» sur le site et d'un nouveau projet tenant «compte des besoins en eau pour l'agriculture, le tourisme, l'étiage des cours d'eau». Il ajoute vouloir «le respect de la loi, l'évacuation des zadistes et le début des travaux sans délai».
De son côté, Europe Ecologie-Les Verts a estimé que le choix du conseil général du Tarn, «ne règle rien sur le fond». «En l'absence d'études complémentaires, rien ne dit que les doutes juridiques sur le respect de l'environnement seront levés», déclarent les porte-parole du parti Julien Bayou et Sandrine Rousseau dans un communiqué, tout en se «félicitant» de l'abandon définitif du projet de barrage initial.
Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) a lui cette décision comme «la plus mauvaise solution... qui se rapproche le plus de la proposition initiale».