Hollande veut rendre «possible» l'action de groupe face aux discriminations
SOCIETE•«Quand les actes se multiplient, les victimes se découragent et ne portent pas toujours plainte», regrette le chef de l'Etat...20 Minutes avec AFP
François Hollande souhaite que l'action de groupe, aujourd'hui réservée aux consommateurs soit désormais «possible» face «aux discriminations», dans une interview au Parisien/Aujourd'hui en France publiée mercredi. Le chef de l'Etat approuve ainsi une proposition de la ministre de la Justice, Christiane Taubira, qui a annoncé le 18 février sa volonté de présenter prochainement au Parlement un projet d'action de groupe s'appliquant à la lutte contre les discriminations.
«Le racisme n'est pas que dans les stades de football. Il peut aussi être dans les transports, ou sur les lieux de travail. Je n'accepterai jamais sa banalisation», affirme le Président interrogé par les lecteurs du quotidien. «Quand les actes se multiplient, les victimes se découragent et ne portent pas toujours plainte», dit-il.
Empêché de monter dans le métro: sans la médiatisation il «aurait peut-être renoncé»
Faisant référence au cas d'un voyageur noir empêché le 17 février de monter dans le métro parisien par des supporters du club anglais de Chelsea, François Hollande relève ainsi que sans la médiatisation de cette affaire, l'homme, qu'il a eu depuis au téléphone, «aurait peut-être renoncé».
Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, qui s'était dit fin janvier favorable à la création d'un recours collectif exerçable par des particuliers s'estimant victimes de discrimination, s'est «réjoui» jeudi des propos du président, dans un communiqué. L'idée d'un tel recours collectif avait été lancée, à l'origine, il y a plusieurs années, par le Conseil représentatif des associations noires (Cran). Elle avait été relancée par la sénatrice EELV Esther Benbassa qui avait déposé en 2013 une proposition de loi, qui n'a jamais été examinée.