JUSTICEAffaires des écoutes: Sarkozy joue une manche importante ce mercredi

Affaires des écoutes: Sarkozy joue une manche importante ce mercredi

JUSTICEL'ex-chjef d'Etat a été mis en examen pour corruption...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le président de l'UMP Nicolas Sarkozy joue une manche judiciaire cruciale mercredi lors de l'examen par la justice de la validité des écoutes de ses conversations avec son avocat, qui ont conduit à sa garde à vue et sa mise en examen pour corruption.

Saisie par Sarkozy et les autres mis en examen, son avocat Me Thierry Herzog et un avocat général près de la Cour de cassation Gilbert Azibert, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris mettra sa décision en délibéré. Mais, en cas d'invalidation de ces écoutes, initialement ordonnées dans l'enquête sur les accusations de financement par la Libye de Mouammar Kadhafi de sa campagne présidentielle de 2007, s'effondrera tout le dossier qui vaut à Nicolas Sarkozy d'avoir été le premier ex-chef de l'État placé en garde à vue.

Sarkozy avait vivement contesté la décision de le placer en garde à vue

Dans cette affaire, Sarkozy et Me Herzog sont soupçonnés d'avoir tenté d'obtenir indûment auprès d'un haut magistrat de la Cour de cassation, Azibert, des informations sur une décision attendue dans l'affaire Bettencourt, informations couvertes par le secret.

En échange, Sarkozy aurait promis d'intervenir pour que ce magistrat obtienne un poste à Monaco. Au final, l'ex-président n'a pas obtenu gain de cause, ni Azibert le poste convoité. Et, à en croire les écoutes, après avoir semblé l'envisager, Sarkozy avait expliqué à son avocat avoir renoncé à cette intervention.

Les juges d'instruction Claire Thépaut et Patricia Simon, qui l'ont mis en examen pour «corruption active», «trafic d'influence actif» et «recel de violation du secret professionnel», s'interrogent également sur les conditions dans lesquelles l'ex-président a été informé de son placement sur écoutes.

Sarkozy avait vivement contesté la décision de le placer en garde à vue, y décelant une «volonté de (l')humilier publiquement». Il avait aussi mis en doute l'objectivité des magistrates, relevant l'appartenance de Thépaut au Syndicat de la magistrature (SM), marqué à gauche et qui avait vivement contesté sa politique pénale.

«Pas d'interrogations quand à leur volonté et leurs attentes»

Les enquêteurs sont, selon une source proche du dossier, convaincus que ses conversations avec Me Herzog, notamment sur une ligne téléphonique au nom d'emprunt de «Paul Bismuth», ainsi que celles d’Azibert «sont claires sur leurs intentions».

Elles «ne suscitent pas d'interrogations quand à leur volonté et leurs attentes», estiment-ils selon cette source: le haut magistrat «est sollicité pour obtenir des informations et démarcher des conseillers à la Cour de cassation» sur une décision de la juridiction de valider ou non la saisie de ses agendas dans le dossier Bettencourt.

«En contrepartie, Nicolas Sarkozy accepte d'aider (Azibert) à obtenir un poste à Monaco», poursuit cette source. Qu'il ait renoncé à cette intervention ne change rien, puisque seule l'intention compte, selon une autre source proche du dossier.