CONSOMMATIONGare aux arnaques au détecteur de fumée

Gare aux arnaques au détecteur de fumée

CONSOMMATIONDes démarcheurs proposent la pose d'appareils à des prix exorbitants...
Delphine Bancaud

Delphine Bancaud

Les appétits s'aiguisent à l'approche du 8 mars. C'est à cette date que tous les logements devront obligatoirement être équipés d’au moins un détecteur avertisseur autonome de fumée (Daaf). Une bonne occasion pour les arnaqueurs de tous genres de se mettre en action.

L'UFC-Que Choisir reçoit d'ailleurs actuellement une flopée de plaintes de ses adhérents qui témoignent de la recrudescence de démarcheurs peu scrupuleux. «Certains se déguisent en sapeurs-pompiers, se présentent comme des responsables sécurité incendie, ou se disent mandatés par la mairie, pour proposer un Daaf et sa pose, moyennant une centaine d'euros», explique à 20 Minutes Elisabeth Chesnais, journaliste à Que Choisir. Sachant que le coût d'un Daaf se situe entre 10 et 30 euros, les bénéfices sont plutôt juteux pour eux. Ils agissent en priorité dans les lotissements, afin de pouvoir apparaître et disparaître rapidement et leurs cibles sont souvent des personnes âgées. «Certains d'entre eux proposent aussi des contrats de maintenance du Daaf pour 100 euros annuels. Ce qui est parfaitement inutile puisqu'il suffit juste pour l'entretenir, de passer un coup de brosse d'aspirateur dessus tous les trois mois et de changer les piles lorsqu'elles sont mortes», ajoute Elisabeth Chesnais.

Des arnaques à durée de vie limitée

Autre entourloupe courante en ce moment: certains syndics et agences immobilières tentent de vendre des Daaf et une prestation de pose et ce, à des prix exorbitants. «Les syndics les font passer dans des charges de copropriété, ce qui est parfaitement illégal si ce service n'a pas été voté lors d'une assemblée de copropriétaires», souligne Elisabeth Chesnais. Idem pour les agences immobilières: elles n'ont pas le droit de facturer ce service aux locataires, alors que l'acquisition du Daaf est à la charge du propriétaire. Seule la pose est du ressort des locataires.

L'UFC-Que Choisir est aussi saisie de cas de locataires qui se plaignent du refus du propriétaire de leur logement d'acheter un Daaf. «Nous leur conseillons d'écrire à leur bailleur pour lui rappeler l'obligation légale dans ce domaine. L'autre option est d'acheter soi-même le Daaf et de déduire la somme du loyer, en prenant soin d'envoyer une copie de la facture au propriétaire», indique Elisabeth Chesnais. Reste une bonne nouvelle: après le 8 mars, les arnaqueurs de tous poils ne devraient plus sévir longtemps sur ce créneau...