SOCIETEPropos haineux, complotisme: «Internet est trop considéré comme une zone de non-droit»

Propos haineux, complotisme: «Internet est trop considéré comme une zone de non-droit»

SOCIETESelon un sondage Opinionway, publié ce dimanche pour l’Union des étudiants juifs de France, une majorité de Français se dit favorable à une meilleure régulation des propos haineux tenus sur les réseaux sociaux...
Nolwenn Leboyer

Propos recueillis par Nolwenn Leboyer

L’Union des étudiants juifs de France (UEJF) organise ce dimanche les premières Assises de la lutte contre la haine sur Internet. Sacha Reingewirtz, président de l’UEJF, explique à 20 Minutes, les objectifs d’un tel évènement.

Pourquoi avoir organisé ces Assises?

Le constat est simple. De plus en plus de Français sont confrontés à des discours injurieux, et les récents faits d’actualité montrent une certaine radicalisation de la parole et notamment sur le Net. Lors de l’anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz par exemple, en recherchant des informations sur le web, on tombait rapidement sur des dizaines de vidéos négationnistes. Aujourd’hui les internautes ont une facilité d’accès incroyable aux propos et aux idées homophobes, xénophobes ou racistes.

Quels sont les objectifs de cette journée?

C’est principalement un temps d’échanges entre les différents acteurs associatifs mais aussi avec les géants du Net. Il faut que chacun prenne ses responsabilités. J’attends des opérateurs comme Youtube, Google ou les réseaux sociaux qu’ils développent les manières de contrer tous ces propos haineux. Internet est trop considéré par certains comme une zone de non-droit. Il faut des avancées dans le domaine juridique et législatif.

Quels moyens peut-on mettre en place pour lutter contre la propagation des propos haineux sur la Toile?

Au-delà des actions juridiques, il faut développer la pédagogie numérique. Les jeunes par exemple sont très vulnérables au discours complotistes comme le rappelle le sondage. Il faut un véritable travail de citoyenneté numérique et un accompagnement dans les écoles. Ces initiatives existent déjà dans certains établissements où les associations travaillent ensemble pour sensibiliser les jeunes et faire tomber les idées reçues.