Bisphénol A: L'UFC-Que Choisir alerte sur les perturbateurs endocriniens dans les objets pour bébés
CONSOMMATION•Sur 68 produits testés, douze posent problème et deux sont à éviter selon les tests de l'organisme de protection des consommateurs...O.G.
L’association de consommateurs UFC-Que Choisir tire la sonnette d’alarme une nouvelle fois sur les perturbateurs endocriniens qui sont encore présents dans certains objets pour nourrissons. Un test labo mené par l’association sur 68 produits pour bébés (tapis d’éveil,biberons, couches, jouets…) révèle que plus d’un produit sur 6 contient ces produits nocifs pour la santé.
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Deux produits testés à éviter
L’expérience prouve que 80% des objets testés ne contiennent pas de perturbateurs endocriniens, responsables de notamment de l’infertilité, cancers hormono-dépendants, diabète… En revanche, douze produits examinés ne passent pas le test. Et deux d’entre eux sont particulièrement visés: l’association conseille de ne plus acheter la tétine «Hello Kitty»: malgré l’interdiction depuis deux ans de mettre parmi les composants du bisphénol A et son étiquette rassurante «0 % BPA», la tétine que les bébés passent leur vie à sucer contient des doses très significatives de bisphénol A.
Même punition pour le matelas à langer «Baby câlin» acheté chez Aubert, cette fois, le problème concerne un retardateur de flamme chloré qui affricherait une teneur trente fois supérieure au maximum autorisé prochainement (fin 2015) par la réglementation.
«Une interdiction plus large s’imposait»
Si nombre de produits respectent la législation française, l’association pointe les manques dans la lutte contre les perturbateurs endocriniens. «Les autorités n’ont ciblé que les utilisations les plus risquées (tétines, jouets …), alors qu’une interdiction plus large s’imposait pour prendre en compte les risques significatifs que constituent les autres objets présents dans l’environnement immédiat du bébé (matelas à langer, tapis de sol …) qui selon le cas peuvent être portés à la bouche ou sont en contact prolongé avec la peau.»
Une exigence qui s’inscrit dans un contexte complexe: en effet en janvier, l'Autorité européenne pour la sécurité des aliments (Efsa) a blanchi provisoirement le bisphénol A. Une conclusion qui en a surpris plus d’un. Notamment Ségolène Royal, la ministre de l’Ecologie pour qui «Cet avis va à l'encontre d'avis d'autres structures qui, depuis des années» pointent les risques liés à l'exposition au bisphénol A, indiquant qu'elle allait demander à l'Agence française de sécurité sanitaire (Anses) de se pencher sur les conclusions de l'Efsa.
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