INTERVIEWWeb: «Un enfant doit être accompagné sur Internet»

Journée de l’Internet sans crainte: «Un enfant doit être accompagné sur Internet»

INTERVIEWA l’occasion du «Safer Internet Day», «20 Minutes» dresse un état des lieux de l’évolution de la sûreté d’Internet pour le jeune public…
Nicolas Bégasse

Propos recueillis par Nicolas Bégasse

Ce mardi, c’est la Journée mondiale de l’Internet sans crainte, ou Safer Internet Day, un jour de mobilisation et d’information sur les usages responsables du numérique, l’éducation au Web et l’e-sécurité. 20 Minutes a demandé à Pascale Garreau, responsable du programme Internet sans crainte, de dresser un état des lieux de l’usage du Web par les plus jeunes.

Pour reprendre le slogan 2015 du Safer Internet Day, qu’est-ce que c’est, un «meilleur Internet»?

A l’origine, cette journée était dédiée à un Internet plus sûr, mais on a voulu ne pas parler que de sécurité, et repositionner notre discours pour qu’il soit plus positif. Un Internet plus sûr, ça veut dire «je ne risque rien», c’est de la prévention. Un Internet meilleur, c’est «un lieu où je puisse grandir», c’est voir le Web comme un facteur de développement pour les jeunes, au sein duquel, malgré tout, il faut de la prévention.

Quels sont les publics à risque?

Les enfants en France sont en ligne de façon autonome à partir de 7-8 ans en moyenne. C’est pourquoi la prévention aux risques d’Internet doit commencer très tôt. Mais le public le plus à risque ce sont les plus grands, à partir de 12 ou 13 ans, ceux chez qui il y a le plus d’occurrences de dangers – parce qu’ils utilisent plus le Web, parce qu’ils interagissent plus avec les copains et les autres, etc.

On commence à avoir du recul sur l’utilisation d’Internet par les enfants. Comment a-t-elle évolué ces dernières années?

On va vers moins de risques, à mon avis. Une des grosses évolutions de ces dernières années, c’est une fusion entre le virtuel et le réel chez les jeunes: pour un gamin de 12-13 ans, sa vie en ligne, c’est sa vraie vie, il n’y a aucune frontière entre les deux. Et si les risques sont plus nombreux, les jeunes les gèrent mieux, car ils en sont plus conscients. Ils n’ont pas forcément la solution face aux dangers d’Internet, comme le cyber harcèlement, mais ils ont conscience que ça existe.

Pouvez-vous rappeler quelques conseils de base pour la navigation des plus jeunes?

La première chose à rappeler, c’est qu’un enfant doit être accompagné sur Internet, il ne faut pas l’y laisser seul. Ensuite, si on dispose d’un ordinateur partagé à la maison, il faut une session par membre de la famille. Il faut également apprendre aux enfants à ne pas dire la même chose à n’importe qui sur Internet, on n’y communique pas de la même manière avec des amis qu’avec un professeur. Autre règle d’or: ne pas aller sur les réseaux sociaux avant 13 ans. D’abord parce que c’est la législation, mais aussi parce que ça correspond à l’âge où l’on est capable de dire «non, je ne veux pas être ton ami», «non, je ne veux pas te montrer ça»...