Le patron du célèbre «36 Quai des Orfèvres» limogé. Un ancien ministre socialiste mis en examen. Et Christophe Rocancourt, «l’escroc des stars», entendu par les juges. Le tout saupoudré de 52 kilos de cocaïne. Le scandale qui secoue, depuis mercredi, la Police judiciaire de Paris n’en finit pas de rebondir. 20 Minutes décrypte cette affaire tentaculaire et vous aide à tout comprendre.

Pour quelles raisons le patron de la PJ a-t-il été limogé?

Nommé par Manuel Valls et considéré comme un des «flics les plus influents de France», Bernard Petit, 59 ans, a été suspendu de ses fonctions de patron de la police judiciaire parisienne dans la nuit de jeudi à vendredi. A l’issue de sa garde à vue, il a été mis en examen pour «révélation d’informations sur une instruction dans le but d’entraver le déroulement des investigations et la manifestation de la vérité».

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Concrètement, la justice le soupçonne d’avoir informé, via des intermédiaires, Christian Prouteau, l’ancien patron du GIGN, avant que ce dernier ne soit placé en garde à vue dans le cadre d’une affaire judiciaire.

De quelle affaire judiciaire s’agit-il?

Célèbre pour avoir assuré la sécurité de François Mitterrand en 1982, Christian Prouteau a été mis en examen, en octobre 2014, pour son rôle présumé dans une affaire d’escroquerie et de corruption. Approché par Christophe Rocancourt, «l’escroc des stars», l’ancien patron du GIGN aurait joué un rôle dans une escroquerie visant à soutirer de l’argent à des jeunes filles marocaines en leur promettant de leur obtenir des papiers français, auprès des plus hautes autorités.

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Lors de sa garde à vue, Christian Prouteau n’a pu que confirmer qu’il avait été informé de la procédure le concernant par des sources au sein de la Police judiciaire de Paris.

Qui est impliqué dans cette affaire d’escroquerie?

En tout, six personnes ont été mises en examen dans l’enquête portant sur cette affaire de faux papier. Outre Christian Prouteau, Christophe Rocancourt, sa compagne et leur avocat ont été mis en examen, ainsi qu’un notaire.

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Fait notable, l’ancien ministre socialiste Kofi Yamgnane a également été mis en examen pour son supposé rôle dans cette affaire de faux papiers. Il est soupçonné d’avoir accepté une enveloppe contenant 3.000 euros en liquide d’une Marocaine de 26 ans, lors d’une soirée. En échange, l’ancien protégé de François Mitterrand aurait promis d’intervenir auprès de Bernard Cazeneuve afin d’obtenir des papiers pour la jeune femme.

Que vient faire l’affaire du vol de cocaïne dans tout ça?

L’affaire du vol rocambolesque de 52 kilos de cocaïne commis, l’an dernier, au sein même du prestigieux «36 Quai des Orfèvres» a rejoint cette semaine cette affaire d’escroquerie, par le prisme de Christophe Rocancourt. Alors qu’il était incarcéré, celui qui est célèbre pour avoir escroqué la réalisatrice Catherine Breillat, aurait été relié par les enquêteurs à cette affaire de vol. Les enquêteurs ont acquis la conviction que Christophe Rocancourt était en lien avec le policier soupçonné d’avoir orchestré ce vol de la drogue. De fait, Christophe Rocancourt aurait, depuis sa cellule de prison en janvier, missionné l’un de ses proches pour aller récupérer 200.000 euros qui pourraient être issus de la revente de la drogue, dans un lac de Créteil. Il doit être entendu par les juges sur ce point ce vendredi après-midi. Par la voix de son avocat, Christophe Rocancourt, «conteste cette histoire rocambolesque».