Quatorze personnes étaient lundi en garde à vue dans le cadre d'une enquête sur un vaste trafic de drogue impliquant deux policiers arrêtés la veille, a-t-on appris de sources policières.

Deux policiers de la PAF et leur entourage interpellés

D'autres interpellations ont eu lieu depuis dimanche, notamment en province, ce qui porte à 14 le nombre de personnes placées en garde à vue, ont précisé ces sources. Parmi celles-ci figurent toujours les deux fonctionnaires de la police aux frontières (PAF) qui ont été interpellés dimanche à l'aéroport parisien de Roissy, sur leur lieu habituel de travail, ainsi que des proches des deux policiers, ont-elles précisé sans autres détails.

Les deux policiers sont soupçonnés d'avoir, au départ, fermé les yeux sur le passage de valises contenant de la cocaïne, transportées par des mules, puis, en l'état des investigations, avoir «prêté main forte» dans ce trafic. Ils ont été interpellés vers 11h30 alors qu'ils venaient de contrôler des passagers en provenance de Punta Cana, en République dominicaine - d'où partait la drogue - dans le cadre d'une commission rogatoire délivrée par un juge de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) parisienne.

Interpellés avec deux valises de 20 kg de coke

Les agents, en poste depuis quelques années à Roissy, ont été interpellés en possession de deux valises qu'ils venaient de récupérer auprès des passagers contrôlés, contenant chacune 20 kilos de cocaïne, ont confirmé les sources policières.Leur arrestation s'inscrit dans le cadre d'un coup de filet plus vaste, qui a visé plusieurs suspects et leurs relations, tous de nationalité française, dont certains ont été placés en garde à vue dès dimanche. D'autres interpellations ont eu lieu lundi.

Le commanditaire présumé blessé et interpellé

Parmi les personnes arrêtées figure le commanditaire présumé du trafic, interpellé à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine). Il a été blessé lors de l'opération, en tentant de prendre la fuite, mais ses jours ne seraient pas en danger, selon les mêmes sources. L'enquête, confiée à l'Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (Octris), avait débuté en décembre 2012, et a donné lieu à de multiples filatures et écoutes téléphoniques lors desquelles la complicité présumée des policiers «s'est révélée».