ROUTEMorts sur les routes: Six pistes pour renforcer la sécurité routière

Morts sur les routes: Six pistes pour renforcer la sécurité routière

ROUTEAlors que le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve présentera ce lundi une série de mesures en faveur de la sécurité routière, «20 Minutes» liste celles qui pourraient changer la donne sur les routes...
Delphine Bancaud

Delphine Bancaud

Pour la première fois depuis douze ans, le nombre de morts sur les routes françaises a progressé en 2014. En réaction, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, présentera ce lundi une série de mesures en faveur de la sécurité routière. 20 Minutes fait le point sur celles qui pourraient avoir un vrai effet sur les routes, selon plusieurs associations d’usagers de la route et de prévention routière.

1) Renforcer les contrôles routiers

Hormis le risque d’être flashé sur les routes, les automobilistes ont peu de chance d’être arrêtés pour un contrôle routier, selon plusieurs associations. Elles demandent donc le renforcement de ces contrôles, notamment aux abords des lieux de sorties nocturnes. «Cela permettrait de sanctionner les automobilistes qui ne respectent pas les distances de sécurité, qui franchissent la ligne continue ou qui ne respectent pas un stop. Car ces derniers, qui sont très dangereux, ont vraiment peu de risques d’être attrapés», note Pierre Chasseray, délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes.

2) Sévir concernant l'usage du téléphone au volant

Téléphoner en conduisant multiplie par cinq le risque d’accident si l’on tient son portable dans la main et par quatre si l’on utilise le kit mains libres. Pierre Chasseray appelle donc le gouvernement à communiquer sur l'intérêt des systèmes embarqués au sein du véhicule qui permettent de sécuriser l’utilisation du téléphone. Le Conseil national de la sécurité routière en juin 2013, avait été plus loin, en recommandant l'interdiction d'utiliser au volant les kits mains libres. De son côté, Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, déclare même qu’il faudrait même interdire le bluetooth «car le cerveau devrait être entièrement dévolu à la conduite», insiste-t-elle.

3) Mieux entretenir les routes

Selon Pierre Chasseray, «la France est parmi les mauvais élèves européens en termes d’infrastructures routières, notamment sur le réseau secondaire». Il réclame donc l’installation de glissières de sécurité adaptées aux motards, notamment dans les virages dangereux. Et l’installation de revêtements au sol sur les routes les plus accidentogènes «qui permettent de réduire la distance de freinage de 30%», déclare-t-il à 20 Minutes.

3) Généraliser les tests salivaires de détection des drogues

L’usage de stupéfiants est le facteur principal dans 4% des accidents et la tendance est à l’augmentation année après année. «Or, seulement 130.000 contrôles sont effectués chaque année dans ce domaine», affirme Pierre Chasseray. Il préconise donc une généralisation des tests salivaires qui sont actuellement expérimentés.

4) Abaisser la vitesse de 90 à 80 km/h sur les routes secondaires

«Cette mesure devrait être prise d’urgence car 57% des accidents mortels ont lieu sur ces routes-là», explique à 20 Minutes Chantal Perrichon. Un avis partagé par plusieurs experts de la sécurité routière, qui estiment que cette mesure pourrait éviter chaque année 450 morts sur ce type de route. Une idée à laquelle s'oppose farouchement Pierre Chasseray. Si cette limitation de vitesse va être expérimentée sur quelques tronçons, Bernard Cazeneuve a plusieurs fois répété que sa généralisation était exclue.

5) Durcir les règles en matière d’alcoolémie

L’alcool reste le premier facteur d’accident corporel. Plusieurs associations insistent sur la nécessite de systématiser l’installation d’éthylotests antidémarrage pour tous ceux qui ont été condamnés à la suite d'un délit routier. «C’est une arme très efficace qui permet de réduire la récidive de 40 %» affirme Pierre Chasseray.

6) Développer les radars embarqués

Pour l’heure, environ 200 radars embarqués dans des véhicules sont en fonctionnement. «Mais ils sont sous-utilisés et il n’y en pas assez», estime Chantal Perrichon.