SOCIALGrève des routiers: Face au blocage des négociations, les routiers font appel à Manuel Valls

Grève des routiers: Face au blocage des négociations, les routiers font appel à Manuel Valls

SOCIALForts du soutien du secrétaire d'Etat aux Transports, les syndicats font le pied de grue devant Matignon...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Les syndicats de routiers ont repris jeudi leurs actions devant le refus du patronat de retourner à la table des négociations salariales, après avoir reçu un soutien du gouvernement qui a «déploré» cette politique de la chaise vide.

«On ne bougera pas de là tant qu'on ne sera pas reçus»

Devant l'absence des négociateurs patronaux à une réunion convoquée jeudi matin, les représentants de l'intersyndicale (CGT, FO, CFTC et CFE-CGC), à l'origine d'une mobilisation depuis dimanche, se sont postés devant Matignon pour en appeler au gouvernement. Ils demandent à être reçus par le Premier ministre, Manuel Valls, forts du soutien apporté mercredi soir par Alain Vidalies, le secrétaire d'Etat aux Transports, qui a «déploré» le «refus» des fédérations patronales de reprendre le dialogue, jugeant les conditions de négociation «réunies».

«Nous attendons d'être reçus. On ne bougera pas de là tant qu'on ne sera pas reçus, au moins par le directeur de cabinet du ministre», a assuré à l'AFP Jérôme Vérité, de la CGT Transport.

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«Le dossier ne peut pas rester chez Vidalies»

Le Premier ministre accueillait dans la matinée un important séminaire ministériel et, de source gouvernementale, le dossier reste entre les mains du secrétaire d'Etat chargé des transport. «Le dossier ne peut pas rester chez Vidalies, qui n'a pas la main sur certains sujets. Je pense notamment aux aides publiques: c'est l'arme que l'Etat a aujourd'hui pour ramener le patronat à la raison», a réagi le syndicaliste.

Pour justifier leur refus d'une nouvelle rencontre avec les syndicats, les fédérations patronales (FNTR, TLF, Unostra et OTRE) estiment qu'«aucun élément nouveau ne permet de reprendre la négociation dans les meilleures conditions et d'espérer la signature d'un accord».

Les fédérations patronales assurent en effet ne pas être «en capacité de faire mieux» que les 2% maximum de hausses de salaires qu'elles sont prêtes à consentir, alors que les syndicats réclament 5%.

«Risque de radicalisation des troupes»

Abasourdis par l'attitude du patronat, selon eux «jusqu'au-boutiste», les syndicats avaient appelé mercredi «à maintenir les actions prévues» sur l'ensemble du territoire.

Les seules perturbations signalées jeudi matin se situaient surtout dans le Nord avec plus de 11 kilomètres de bouchons vers 7H30 sur l'autoroute A1. A Bordeaux, l'opération escargot lancée par les routiers sur le périphérique a été levée par les manifestants «sous la menace des forces de l'ordre», selon la CGT Transport locale.

«Plus le temps avance, plus on a des risques d'amplification, de radicalisation des troupes», a cependant affirmé Patrice Clos (FO).